Publié le 23 Nov 2014 - 20:09
MEETING DE L’OPPOSITION

La police relève le défi sécuritaire

 

La liberté peut ne pas être sacrifiée à l’autel de la sécurité. Le meeting d’hier du Pds et de ses alliés a montré que le droit à la manifestation peut être garanti et encadré dans un Etat de droit comme le Sénégal.

 

‘’La liberté et la sécurité ne sont pas antagoniques’’, avait déclaré le 33éme président des Etats Unis, le général Eisenhower. Ces propos ont caractérisé le meeting de l’opposition de ce 21 novembre. Dakar intramuros a été quadrillée par les forces de l’ordre. Du rond-point de Colobane au boulevard Général de Gaulle. C’est sur ce boulevard, en face de la clinique Niang, qu’on trouve le plus grand dispositif policier. Une centaine d’éléments des forces de l’ordre surveillent cette foule en liesse. Ils se positionnent sur 4 fronts orientés dans les quatre sens.

Une distance de 30 mètres les sépare des partisans. Deux imposants camionnettes blindées, une dizaine de voitures policières et une ambulance stationnent sur cette artère jusqu’au temple évangélique de Dakar. Munis  d’équipements anti émeute, les éléments fixent la foule. ‘’C’est une bonne initiative, l’Etat a bien fait d’encadrer ce meeting’’, déclare Omar Ndiaye, un militant du PDS venu de Pikine. Et pourtant, d’autres sont dubitatifs quant aux affrontements. Pour cet étudiant en droit, le déploiement excessif de limiers peut dégénérer à tout moment. ‘’Il y a trop de flics pour une telle manifestation, on est dans notre droit’’, lâche-t-il.

Malgré quelques provocations stériles émanant d’une minorité de gens, les hommes d’Abdoulaye Daouda Diallo sont restés   sereins et imperturbables.

Une dizaine de gendarmes en tenue noire et bérets bleus veillent sur les moindres déplacements le long du canal 4 menant à  l’école franco arabe de Point E. Tandis qu’un autre groupe, devisant au bord du canal, scrute tranquillement la circulation des voitures, jetant des regards furtifs sur les rues transversales. En face de l’Inspection académique de Dakar, à Fass, un grand dispositif campe, bien équipé (matraques en main, protèges et gilets pare-balles ou caisses de munition). Sous l’œil inquisiteur des badauds, ils restent assis à l’intérieur des trois pick-up stationnés devant l’édifice. Deux policières faisant les cent pas discutent à l’aide de talkie-walkie.

L’air décontracté, elles surveillent distraitement les va et vient incessants de quelques militants. Au rond-point de Colobane, c’est le même décor. En face de la maison du Parti socialiste, une trentaine d’éléments occupent les allées de la Caisse de sécurité sociale. Le policier en charge de la circulation somme les automobilistes de ne pas prendre la voie qui mène à la place de l’Obélisque, lieu du meeting. Même reflexe sur l’artère de la caserne Samba Diery Diallo où l’accès est bloqué aux véhicules. ‘’C’est très marrant d’emprunter une autre voie, les forces de l’ordre devaient nous avertir’’, peste un chauffeur de car rapide du nom de Cheikh Faye.

AMADOU CAMARA GUEYE (STAGIAIRE)

 

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