Publié le 16 Apr 2020 - 01:45
MESURES FACE À LA COVID-19

Le CDES prêche pour les TPPME/I

 

Le Conseil des entreprises du Sénégal (CDES) a évalué les mesures prises par l’Etat du Sénégal. Se félicitant des décisions du chef de l’Etat, l’organisation en a suggéré d’autres sur les plans fiscal, social et des accompagnements financiers en faveur de très petites et moyennes entreprises et ceux du secteur informel pour une plus grande efficience des mesures.

 

Le CDES se réjouit d’un certain nombre de mesures prises par le chef de l’Etat, lors du discours à la nation, à l’occasion du 4 Avril. Ce, pour aider les entreprises à maintenir leurs activités face aux conséquences négatives du coronavirus (Covid-19). Parmi les nouvelles accueillies favorablement, figure celle de la mise en place d’un programme de résilience économique et sociale visant à renforcer le système sénégalais de santé, à soutenir les ménages, la diaspora, les entreprises et leurs salariés pour faire face à cette crise. Il y a également le programme d’injection de liquidités assorti de mesures fiscales et douanières.

Toutefois, le conseil estime qu’il faut aller plus loin, pour pouvoir impacter ce qui constitue l’essentiel du tissu économique sénégalais, notamment les très petites entreprises, les petites entreprises, les microentreprises et les autoentrepreneurs ou entreprises individuelles. Prenant appui sur les statistiques nationales (RGE 2016 -ANSD), le conseil juge qu’à court terme, ces mesures annoncées ne peuvent profiter qu’à une poignée d’entreprises du secteur structuré formel, soit moins de 3,8 % des entreprises du tissu économique sénégalais. Au détriment de la majorité des entreprises sénégalaises qui sont dans l’informel, soit 97 % des PME.

Par conséquent, le CDES pense que les mesures de facilités fiscales, à elles seules, ne permettent pas de garantir la pérennité de l’activité des entreprises bénéficiaires, encore moins de maintenir les emplois dans la durée. Aussi, les mesures de soutien à l’investissement prévues par l’Etat ne suffisent pas pour préserver les capacités productives des entreprises. Et d’ajouter que malgré ces mesures, l’impossibilité d’augmenter la capacité de ces entreprises de satisfaire le marché local en produits de grande consommation subsiste.

Se prononçant sur l’apurement d’une partie des créances dues aux entreprises, le CDES juge la mesure salutaire, au regard du montant de l’enveloppe qui lui sera accordée (302 milliards de F CFA). Cependant, elle doute de son impact et de sa portée sur le tissu des entreprises limités. Parce que ne profitant qu’à un nombre limité de PME, notamment celles qui accèdent à la commande publique.  

Le CDES regrette également que des pans entiers de l’économie nationale actuellement au ralenti ou à l’arrêt, des suites des effets restrictifs des décisions prises dans la lutte contre la pandémie, n’aient pas été pris en compte dans l’adresse à la nation du chef de l’Etat. Il s’agit, en l’occurrence, des secteurs de la pêche, du BTP, de l’agro-industrie, du secteur du transit et services.

Face à la pandémie qui impacte l’économie mondiale, le CDES exhorte, de manière générale, l’Etat à la prise de mesures diligentes. En premier, mettre sur pied avec le secteur privé une commission nationale d’identification des entreprises en difficulté pour parer au plus pressé avant la mort de certaines d’entre elles fortement impactées.

Il recommande également la mise en place d’un comité de veille sur l’impact de la crise sur les activités économiques. La structure demande son intégration dans ce comité et à être impliqué dans la gestion du Force-Covid-19 pour porter le plaidoyer de 98,2 % des entreprises sénégalaises.

Le CDES veut également l’érection d’un dispositif de suivi-évaluation de l’application des mesures de soutien aux entreprises. Enfin, cette organisation réclame l’accord d’une autorisation de transport inter-régions de matières premières et de certains produits fabriqués par des entreprises locales pour un meilleur accès des ménages á ces produits.

Paiement dettes

Relativement aux mesures fiscales, sociales et douanières, le CDES propose : de reporter des cotisations fiscales et sociales arrivées à échéance ; de réactiver la loi sur la régularisation fiscale sur une durée plus longue.

Mais encore prêche pour le report du délai de dépôt des états financiers initialement prévu le 30 avril.  Le conseil insiste pour une contribution de l'Ipres et de la CSS. Cela pour soutenir les entreprises ayant déclenché la procédure de chômage technique afin de garantir un revenu aux employés affectés car, précise l’organisation, les TPPME/I sans activité ne pourront pas verser de rémunération durant cette période.

Le CDES préconise, en outre, l’élargissement de la télé déclaration et du télé paiement pour réduire les coûts de conformité et les contacts humains, en application à la distanciation sociale.

Par ailleurs, le CDES suggère le paiement sans délai de la dette due aux TPPME/I ; la création d’un fonds d’urgence pour les entreprises en difficulté à travers une réorientation des ressources des 3 FPT et de la Der vers le sauvetage d’entreprises en souffrance, afin d’éviter leur disparition, entre autres mesures. 

Ces entrepreneurs souhaitent apporter leur aide à l’Etat pour vaincre la Covid-19. Ainsi, ils annoncent qu’ils mettront à la disposition du ministère de la Santé et de l’Action sociale une ambulance et un camion de biens en nature (des gels, du savon, des kits sanitaires, des masques, etc.).

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