Le Sénégal en quête de 917 785 moutons
Aminata Mbengue Ndiaye a exprimé hier sa satisfaction pour la campagne de la Tabaski 2017 et annoncé le maintien des 917 785 moutons de la précédente édition pour 2018.
Le besoin en mouton pour la fête de Tabaski n’a pas évolué, ces deux dernières années. Cette année encore, le gouvernement du Sénégal est à la recherche de 917 785 têtes, comme en 2017, pour satisfaire la demande. L’annonce a été faite hier la ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye, à l’occasion de l’atelier d’évaluation de la Tabaski 2017. La ministre renseigne que le maintien des objectifs de l’année dernière s’explique par le fait que le niveau d’approvisionnement de moutons de Tabaski avait largement dépassé les besoins du marché. ‘’Pour les prévisions de 2018, nous ne sortons pas de ce qu’on avait prévu l’année dernière, c’est-à-dire 917 785 moutons. On s’est rendu compte qu’avec ce chiffre, il y a eu même un surplus. Un excédent de 155 912 moutons a été enregistré, avec 68 862 pour la région de Dakar et 46 970 pour Thiès. Le ministère de l’Elevage a transporté dans les sites de production les moutons qui étaient restés invendus dans la région de Dakar et dans les autres villes du pays’’, a-t-elle précisé.
Cette année, la région de Dakar a besoin de 260 000 têtes. La ministre se dit optimiste quant à la réalisation de cet objectif. ‘’Les différentes tournées que nous avons effectuées à l’intérieur du pays nous ont rassurés. Nous espérons que l’approvisionnement sera bien fait’’, confie Aminata Mbengue Ndiaye. Même si le président de l’Union nationale des organisations d’éleveurs du Sénégal, Arona Gallo Ba, ne partage pas tellement son enthousiasme. Il a soulevé le problème de l’alimentation des bêtes confrontées au mauvais rendement de l’hivernage 2017. ‘’La situation pastorale est catastrophique, plus particulièrement dans le nord du Sénégal. Les autres zones risquent de connaître la même difficulté, à cause des transhumants qui viennent paître dans leurs pâturages.’’
Mais la ministre de l’Elevage et des Ressources animales s’est voulue rassurante en informant les éleveurs du déblocage de la somme de 800 millions F CFA destinés à l’achat d’aliments de bétail et d’autres activités pour sauver le cheptel du Sénégal.
Besoins nationaux tributaires des importations de la Mauritanie et du Mali
Le bilan de la campagne de 2017 a révélé que la couverture des besoins nationaux reste encore tributaire des importations de la Mauritanie et du Mali. Ces deux pays ont fourni la moitié du bétail avec 457 000 moutons. Face à ce déficit structurel en moutons, entraînant la dépendance aux pays voisins pour la satisfaction de nos besoins, Aminata Mbengue Ndiaye renseigne que le gouvernement a mis en place le Programme national d’autosuffisance en mouton (Pronam) pour accroître l’offre nationale en moutons et pallier à moyen terme ce déficit afin d’assurer progressivement la satisfaction totale des besoins du Sénégal en moutons.
Le ministère de l’Elevage et des Ressources animales compte organiser dans les prochains mois d’autres activités (tournée nationale, réunion de concertation et comités régionaux de développement), à Dakar et dans les autres régions du Sénégal, pour atteindre son objectif de 2018.
OUMAR BAYO BA