Publié le 11 Dec 2019 - 21:21
PORT DU VOILE DANS LES ETABLISSEMENTS PUBLICS ET PRIVES

L’Etat annonce un règlement intérieur harmonisé

 

La question du port du voile dans les établissements publics et privés sera réglée. Le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, l’a annoncé hier.

 

L’Etat va légiférer sur la question du port du voile dans les établissements. Le ministre de l’Education nationale l’a dit, hier, à l’Assemblée nationale. ‘’Dès qu’il y a eu ce problème (institution Sainte Jeanne d’Arc), nous avons rappelé les lois et règlements. Des gens disent : c’est uniquement pour cette année. C’est normal, parce que les inscriptions se font par an. Cette année, nous sommes en chantier pour avoir des règlements intérieurs harmonisés, que ça soit dans le public et le privé. Avoir des canevas qui auront des contenus qui nous permettent d’etre en phase avec nos réalités, notre histoire, culture et Constitution. Et également qu’il soit validé au niveau académique, avant qu’il ne soit validé par l’Assemblée nationale. On va le terminer, d’ici le mois d’avril. Ça sera valable pour le public et le privé’’, a annoncé Mamadou Talla.

Le ministre se félicite de la manière dont cette question de société a été réglée, cette année. Notamment, dans le calme, alors que des pays développés, dit-il, ne l’ont pas encore réglée. Un problème complexe, à ses yeux.

Les députés ont aussi souligné les difficultés liées à l’éducation inclusive et demandé le renforcement des infrastructures et des tables-bancs, surtout dans les départements de Thiès et Bakel. Ils ont noté le retard dans l’introduction des langues nationales dans les manuels et programmes, le déficit d’enseignants, les effectifs pléthoriques dans les salles de classe... Que dire des professeurs d’éducation physique qui attendent toujours d’être recrutés.

Tout ceci fait dire à Déthié Fall de Rewmi que le secteur de l’éducation souffre des promesses non tenues. Car il reste convaincu que le pays dispose d’esprits fertiles et de bras valides. Tout recul, dit-il, découle de l’incompétence de ses dirigeants. Se faisant l’écho des syndicalistes, il a rapporté : ‘’Ils m’ont fait part, avant-hier, des lenteurs dans le processus de délivrance des actes d’avancement, de reclassement, d’intégration et de validation, le blocage des prêts Dmc, avec des conventions signées depuis 2016.

Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, de répondre que les rappels payés, en fin novembre, s’élèvent à 48 milliards de F Cfa sur un objectif de 50 milliards. Plus de 97 % de l’objectif est atteint, dit-il.

Mostapha Cissé Lo : ‘’Le Cfee, à quoi ça sert ?’’

Dans ce concert de récriminations et de demandes de toutes sortes, s’est distinguée, hier, la voix du député Moustapha Cissé Lô qui veut un changement dans le système en vigueur depuis l’indépendance. A ses yeux, 6 ans dans le cycle primaire, c’est trop. ‘’Il faut réduire le temps, avec un seul diplôme de fin d’études secondaires, à 4 ans ou 5 ans. Le Cfee, à quoi ça sert ? Je n’ai jamais vu une personne travailler sur la base de ça’’. Mamadou Diop Decroix, lui, souhaite que l’Etat s’engage dans les réformes. A ses yeux, il faut aller vers un programme quinquennal d’éradication de l’analphabétisme. ‘’Il n’y a aucun pays qui s’est développé en utilisant une langue étrangère’’.

Le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, avance qu’ils sont dans une réflexion avec l’ensemble des acteurs pour donner des réponses à la jeunesse sénégalaise. Voir s’il faut rester dans l’enseignement fondamental jusqu’à dix ans, s’il faut éliminer l’entrée en 6e ou le Cfee. ‘’Rien n’est encore décidé. La réflexion continue’’, dit-il.

Parlant de la qualité de l’enseignement, le ministre souligne que le Sénégal est une référence dans le domaine de l’éducation, à l’Unesco, l’Uemoa et Cedeao. Avec des résultats acceptés et validés au niveau national, grâce au Programme d’amélioration pour la qualité, l’équité et de la transparence.

Les 5 priorités de Mamadou Talla

Répondant aux interventions sur le déficit d’équipements et d’infrastructures, Mamadou Talla déclare que son département a voulu y aller avec méthode, ce qui fait qu’il faudra réformer en douceur, en associant tous les acteurs. Ce sera le fil conducteur. Il définit cinq priorités : un climat social apaisé, efficacité et efficience, formation des enseignants, accès à une école pour tous, retour aux valeurs. Chaque priorité est définie pour atteindre l’objectif visé. Ainsi, pour résorber le problème des table-bancs, le ministre Mamadou Talla déclare qu’il faut 9 milliards de F Cfa, dans les cinq ans. Abdoulaye Daouda Diallo, lui, en appelle à la responsabilité des maires pour l’octroi de tables-bancs et de jouer leur partition, avec l’attribution des fonds de dotation. ‘’Sinon on va décider, si vous l’autorisez, de prendre une partie des fonds de dotation pour le paiement des table-bancs’’, dit-il.

Répondant à Moustapha Guirassy, il souligne qu’il se pose un problème de valeurs. Au moment où le danger rode, avec les lobbies Lgbt. ‘’On voit de façon subtile qu’ils sont introduits dans les programmes de formation, quand on va dans certains pays. Il faut prendre des garde-fous. Dans les dessins, on montre des homosexuels. L’enfant est innocent’’, déclare le ministre.

En ce qui concerne l’éducation de base, il souligne que son département est dans une dynamique de revenir vers la méthode syllabique, qui a donné de bons résultats. Ce qui fera que, dans les trois premières années, l’élève va savoir lire et écrire. Pour la résorption des abris provisoires, Mamadou Tall annonce qu’un second lot va démarrer pour un budget global de 120 milliards F Cfa. Ce fléau sera réglé, selon lui, en fonction de possibilités.

Concernant les ‘’daara’’, le ministre de l’Education nationale indique que leur modernisation est une bonne solution, sachant que 64 ‘’daara’’ modernes ont été construits et que 400 autres arrivent.

Le projet de budget du ministère de l’Education nationale, pour la gestion 2020, s’élève à 526 270 540 817 F Cfa en crédits de paiement. Les autorisations d’engagement s’élèvent à 129 948 489 978 F Cfa.

MOUSTAPHA CISSE LO

‘’Je suis propre’’

Moustapha Cissé Lô n’en a pas terminé avec son ego trip. Hier, il en a remis une couche. ‘’J’ai révolutionné ce parlement. Je fais ce que personne n’a fait. Des experts allemands ont donné motif de satisfaction. La Commission de l’audit des finances du parlement a été mise en branle sur ma proposition. Je serai plébiscité sous peu à l’Assemblée nationale. Je préside un parlement. Je suis propre, opérateur économique. Si les uns ont des marchés, moi, je dois en avoir’’, a-t-il déclaré.

Une manière pour lui de répondre de manière indirecte à ses détracteurs.

AIDA DIENE

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