Publié le 24 Nov 2014 - 07:06
PRESIDENTIELLE TUNISIENNE

Fin de campagne présidentielle tendue 

 

La campagne pour le scrutin présidentiel du dimanche 23 novembre s'est achevée en Tunisie dans un climat délétère. Pourtant, selon la Constitution, les prérogatives du chef de l'État sont bien moindres que celles du Parlement.

 

"J’ai fait l’impasse sur les législatives, mais dimanche je compte bien choisir mon président", lance Amine, un étudiant en économie qui votera pour la première fois. Comme lui, de très nombreux Tunisiens se focalisent sur l’élection présidentielle du 23 novembre même si le chef de l’État jouit de prérogatives bien limitées et que le Parlement détient l’essentiel des pouvoirs. "Qu’on le veuille ou pas, nous sommes dans un culte de la personnalité et encore plus du leader", explique Safoua, observatrice du déroulement du scrutin du réseau Mourakiboune.

Une course au palais de Carthage qui semble plus serrée que prévu pour le favori, Béji Caïed Essebsi (BCE), fondateur de Nida Tounes, formation qui a déjà remporté les législatives. Outre son âge avancé - 88 ans -, c’est bien la crainte de l’hégémonie de son parti qui joue en sa défaveur. Les plus récents sondages sont unanimes : l’écart entre l’ancien Premier ministre et Moncef Marzouki, président sortant et candidat à sa propre succession, n'était plus que de 5 points à 3 jours du vote, soit 33 % pour le premier et 27 % pour le second.

Menaces de mort

Une incertitude qui suscite une fin de campagne aux allures de pugilat verbal - au grand regret de nombre de Tunisiens exaspérés par un climat souvent délétère : la tension est si vive que les services de sécurité prennent très au sérieux les menaces de mort visant des dirigeants politiques. Agressions et violences politiques ont déjà fait jeter l’éponge à six candidats sur les 27 en lice, dont Mustapha Kamel Ennabli et Abderraouf Ayadi qui, bien que de bords opposés, ont tous deux ont dénoncé la tournure prise par la joute électorale et ses excès financiers… Car la campagne est aussi marquée par l’argent dont disposent certains postulants, comme Slim Riahi…

En attendant les élections, le pays est figé. La plupart des entreprises préfèrent reporter les décisions à la semaine prochaine alors que l’Assemblée nationale constituante a officiellement clos ses travaux et que le gouvernement de Mehdi Jomâa boucle ses derniers dossiers.

 (Jeune afrique.com)

 

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