Publié le 28 Aug 2014 - 18:39
PROCÈS KARIM MEISSA WADE

Fin de cycle

 

Les dés sont jetés ! On a tellement tout dit, en ce qui concerne les exceptions, dans le cadre de ce procès Karim Wade, qu’il n’y a plus rien à ajouter… Du moins, c’est la position du Parquet et de la Partie Civile qui ont choisi comme un seul homme, hier, de renoncer à leur droit de réplique. L’accord tacite, semblerait-il, entre le Procureur Spécial et les avocats de l’État est qu’il vaut mieux se taire, avant que la défense n’ait encore quelque chose à redire, ou plutôt à répliquer, sur des points de droit mille fois (ra)battus en brèche. En gros, on laisse les avocats de Karim et Co. avoir le dernier mot, puisque cela leur fait tant plaisir !

Mais pour en revenir à l’audience qui, bien qu’expéditive, a bel et bien eu lieu, notons qu’un seul avocat a pris la parole hier : Me Seydou Diagne, le grand ami de la Cour de la CEDEAO ! L’avocat, à la barre, a invoqué un déluge de conventions et décisions de justice internationale pour démontrer, du point de vue du droit si ce n’est de la forme, que son client n’a pas sa place en prison. Ce n’est néanmoins pas l’argumentaire (qu’il ne nous appartient pas de connaître, comme disent les magistrats) qui a le plus fait impact dans ce qu’a dit la robe noire, lors de cette plaidoirie. C’est, au contraire, une chose qui ne découle pas de la froide logique d’un texte de loi, mais plutôt de quelque chose de beaucoup plus … subjectif !

En effet, on n’a pas pu se sortir de l’esprit que l’avocat est, au-delà de toute autre chose, fatigué ! Loi, jurisprudence, conventions… Toute chose étant égale à elle-même, Me Seydou Diagne est à deux doigts du désespoir, en ce qui concerne cette procédure et, à l’écouter, ce n’est pas la première de ses désillusions : ‘’C’est le jour où l’on a servi la 2e mise en demeure à mon client que l’on (NDLR : la défense) a perdu toutes nos illusions en ce qui concerne l’instruction’’, a expliqué l’avocat.

Aux juges de la CREI, cependant, l’avocat se raccroche avec l’énergie du désespoir (pour le moment) : ‘’Vous êtes le dernier rempart !’’ leur a-t-il dit, les exhortant à se dresser contre l’arbitraire auquel il croit son client confronté.

Plus que de l’espoir quant à une (possible) réponse favorable des juges, c’est surtout avec colère (et lassitude) face à l’attitude supposée partiale du parquet que l’avocat a exprimé :

‘’Comment pourrait-on bien sortir indemne de 17 exceptions et nullité ? Des causes de nullité, il y en a tellement qu’on en découvre tous les jours dans ce procès alors que de l’autre côté, on veut vous faire croire qu’il est équitable !’’, se désole Me Diagne.

Et puisque de ‘’l’autre côté’’, on a décidé qu’il valait mieux ne pas répondre, c’est à la Cour qu’il appartient de trancher sur la légalité, ou non, de la procédure intentée contre le fils Wade.

C’est donc lundi prochain,  1er septembre, que Karim a rendez-vous avec son destin… Alors ? Jugé ou pas jugé ?

Sophiane  Bengeloun

 

 

Section: