Publié le 19 Sep 2014 - 21:20
PROCÈS KARIM MEISSA WADE

La colère de Me El Hadj Diouf 

 

Ah, Me El Hadj Diouf! Quel que soit le talent du Sénégalais à trouver des surnoms à tout le monde, il faut bien concéder à l’illustre ‘’homme d’esprit’’ (dixit Me Leyti Ndiaye) qu’on ne saurait affubler quelqu’un de sobriquet lui allant mieux que son propre nom… Autrement dit, des Me El Hadj Diouf, il y en a qu’un seul au monde,  et il n’y en aura jamais d’autres… Très (et c’est là un euphémisme) remonté qu’on ait ‘’osé’’, ‘’dans la presse’’, dire de lui qu’il avait ‘’par quatre fois passé l’examen du barreau’’, l’avocat plus large que nature a mis un point d’honneur ‘’à remettre les pendules à l’heure’’!

Niant en bloc les faits suscités, l’avocat s’est appliqué à faire un historique fort en couleurs de ses années de fac. Il dit qu’il a été ‘’un élève brillant’’, ‘’dirigeant syndical de tous les étudiants, y compris du chef de l’État’’ (lequel ?) et qu’on l’appelait même ‘’Lénine’’ ! Comme si ces faits d’armes n’étaient pas suffisants, Me Lénine Diouf s’est attelé ensuite à dénigrer la ‘’diambarerie’’ de A. S. Diassé qui, selon lui, est de ces ‘’malades imaginaires’’ qu’on a déjà vus passer devant la CREI (Bibo, y es-tu?).

Puis reprenant la parole en milieu d’après-midi (et toujours dans la même veine), l’avocat est revenu à la charge, en s’attaquant (de front, il faut bien le lui concéder) à l’intégrité morale de l’inculpé. Persuadé qu’Alioune Samba Diassé est coupable de ‘’fraude’’ et de ‘’magouilles’’, l’avocat lui a porté des coups, avec le parler coloré qu’on lui connaît…

Énervé, oui… mais pas fou !

Cela dit (et il convient de le rappeler), ce n’est pas parce que les propos de l’impayable parlementaire-avocat sont cocasses (et portent presque systématiquement la foule à l’hilarité) que ce dernier n’est pas pour autant sur une ‘’piste’’. Il s’est évertué à dresser un portrait psychologique d’un coïnculpé dans une affaire d’enrichissement illicite portant sur des milliards !

Mais l’inculpé n’a pas estimé utile de répondre de manière satisfaisante aux piques insistantes du bedonnant avocat. ‘’Il semble que l’accusé refuse de répondre à toutes les questions qui fâchent, mais quand on le caresse dans le sens du poil, là, il répond !’’ s’est écrié Me El Hadj Diouf, excédé.

Pour émettre un humble avis, l’histoire nous montre que c’est souvent le ‘’fou du roi’’ qui est le seul au fait de ce qui se trame réellement à la Cour. La CREI gagnerait peut-être à ne pas ‘’sous-estimer’’ le cocasse Me El Hadj Diouf !

Sophiane  Bengeloun

 

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