Publié le 5 Mar 2015 - 03:04
PROCES RENVOYE AU 10 MARS

Massaly suspendu à un CD incriminant

 

C’est la deuxième fois, en moins de deux semaines, que l’ancien responsable des jeunesses wadistes s’est présenté à la barre du tribunal. Poursuivi pour trois délits, dont celui de diffamation contre la gendarmerie, son procès a été renvoyé, en attendant la production d’un CD incriminant.

 

En attendant la  date de sa prochaine comparution, Mamadou Massaly a comparu hier pour outrage à agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions, diffamation contre un corps constitué (Gendarmerie nationale), violences et voies de faits. Entouré de près d’une dizaine de conseils, dont Me Amadou Sall, Me Souleymane Ndéné Ndiaye, Me Demba Ciré Bathily, Me Bamba Cissé,  le président des ‘’jeunesses wadistes’’ a vu sa défense s’accrocher aux carences du dossier pour plaider vigoureusement sa liberté provisoire.

Après la demande de renvoi en huitaine de l’affaire par le procureur Saliou Ngom, les défendeurs ont tour à tour déploré qu’une ‘‘procédure de diffamation soit différée en flagrant délit, en sachant que le juge n’est pas qualifiée. En plus, il faut une plainte écrite’’, s’est insurgé Me Souleymane Ndéné Ndiaye. Dans son intervention, Me Amadou Sall s’est lui appesanti sur le paramètre politique. ‘‘C’est pour le punir exclusivement. Il y a des excès que nous ne devons pas cautionner. Il est exceptionnel qu’une seule personne soit entendue dans un procès-verbal’’, a-t-il déploré. Pour lui, la constitution de l’agent judiciaire de l’Etat en partie civile est, en l’espèce, irrecevable. Les autres membres de la défense se sont insurgés contre le fait que le Parquet ait sollicité le renvoi, après que le tribunal a retenu l’affaire. Ainsi, pour Me Adama Fall, ‘‘la personne poursuivie pour diffamation ne peut pas être détenue préventivement’’. L’avocat a ajouté que les deux autres délits ont été ajoutés pour étoffer le dossier.

Ils ont donc formulé une demande de liberté provisoire à laquelle le procureur ne s’est pas opposé, pour des raisons sécuritaires. ‘‘Je suis d’accord avec les conseils du prévenu. Mais, mon problème est le trouble à l’ordre public. C’est le haut commandement de la gendarmerie qui a été diffamé. Donc, il y a forcément risques de troubles à l’ordre public’’, a-t-il déclaré.

Outre l’absence d’une partie civile, non encore constituée, et de celle de l’agent judiciaire de l’État, le procureur a estimé qu’il manquait ‘‘un élément essentiel sans lequel on ne pouvait consigner les débats’’. L’objet en question est un cd, dont la non-production a motivé la décision du juge d’accorder la liberté provisoire au prévenu. ‘‘La raison est l’absence du cd incriminé que nous devons visionner ensemble’’, a déclaré Abdoulaye Dondé. Ce dernier a demandé au procureur de s’entourer de toutes les garanties pour qu’il puisse être visionné, mardi.

Massaly a été appelé à la barre à 12h 25mn, presqu’une demi-heure après le début de l’audience. Vendredi 27 février, il a été placé sous mandat de dépôt pour diffamation contre un corps constitué. Deux jours auparavant, il était libéré pour le même délit contre la présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Aminata Tall.

Ousmane Laye Diop

Section: