Publié le 19 Mar 2024 - 16:25

Quand “dansent les loups”...

 

… C’est parce qu’ils viennent de scalper leurs ennemis, aux fins d’exhiber leurs trophées. Le plus souvent, cela se passait en Amérique où, certains indiens en avait l’habitude. Mais là, il s’agit de l’Afrique et plus particulièrement : le Sénégal.

Que donc, au soir du jeudi 14 mars 2024, les directives de l’Assemblée nationale venaient d’être mises en œuvre, par une loi d’amnistie [elle fait disparaître le caractère de l’infraction d’un fait punissable, en effaçant la condamnation]. Par conséquent, ladite loi vient éteindre toutes les affaires judiciaires dans ce domaine. Il en est de même, des poursuites envers les grands fauteurs écervelés, plus de trois (3) ans, que durent les manifestations politiques.

Ainsi, toutes ces personnes visées peuvent-elles se consacrer en «héros», face aux dérives graves qu’elles ont semées ? Sont-elles conscientes de leurs actes barbares (?) ; et vouloir ensuite, s’approprier [demain] les pouvoirs de la République, sans coup férir ? En sont-elles [véritablement] conscientes ? Et qu’il ne s’agit point, de semer le désordre et de faire miroiter des illusions à une populace, pour se positionner, parce que, n’ayant pas les capacités avérées. Cependant, tout s’est vérifié dans leurs discours médiocres de campagne électorale, sans pouvoir soulever des débats judicieux et des programmes concrets voire même ambitieux, pour une population avertie.

Sous cet aperçu, et à l’issue de leur libération : qui devraient-elles remercier ? Certainement, la majorité d’un peuple réuni comme un seul homme, dans le cadre d’une concertation nationale, qui a pris la décision salutaire, à eux. Et qu’en impulsant cette dynamique, il [le peuple] l’a fait par amour, pour préserver la sécurité des nos biens, la stabilité et pour la paix des braves… dans un ultime pardon. Pourtant, ce peuple qui réunit tout un pan de la société [des femmes et des hommes de valeurs, des partis politiques, une partie de la société civile, des religieux, des traditionnels et des intellectuels de tous bords], dans un débat démocratique et contradictoire [et à l’unisson] ont développé un sentiment de patriotisme exemplaire. Et dans cet élan, il a su imposer au président de la République sortant, sa vision des choses et sa vision du pardon. Et ce n’est guère facile, avec toutes les amertumes et les implications de droit, engendrées.

Ainsi, à la face du monde, le Sénégal démontre, encore de plus, une autre réalité de sa personnalité, de sa générosité et de sa culture [la TERANGA]. Et, qu’il est [en réalité et dans les faits] : une référence de dialogue, de justice sociale, de démocratie, de raison et de solidarité. Puisqu’aux travers du cousinage et des confréries : il reste un amour, un peuple mature qui ne s’engagera pas dans la guérilla et la guerre, comme partout ailleurs [en Afrique, en Occident, au Moyen-Orient et en Amérique].

Qu’en ce sens, seul le peuple reste gagnant. Et qu’un loup, dans sa démarche, incarne la férocité. Il se joint à d’autres loups, pour [uniquement] critiquer ou attaquer… dans le désir ardent de réussite et soucieux de faire carrière en politique.

Autrement, incapable de construire le progrès social, ces loups [plus tard] s’exposeront eux-mêmes, au danger de la voracité absolue : une malfaçon irréparable contre l’avenir du Sénégal. Parce qu’il s’agit ni plus ni moins, de la préservation des biens communs. Il s’agit de réalisations indispensables comme le TER ou le BRT, par exemple. Il s’agit de compétence, mais point de ruse. Il s’agit de compétitivité et pas de loups, qui manifestent leur virulence de manière négative, par le défi et par l’arrogance. Il s’agit [dès lors], de les étouffer. Parce que, leur seule attitude consiste à régler leur conduite, selon les circonstances du moment, cherchant à utiliser au mieux [et vaille que vaille], leurs intérêts propres.

Or, le Sénégal a besoin de toutes ses forces vives. Que le sursaut se trouve dans l’unité, dans la solidarité, dans la foi et le partage… mais fondamentalement, dans le travail. En cela, il nous faut éviter les pièges de la facilité, de la jalousie, de la triche, du bas ventre, du prestige artificiel et du mensonge. Que la citoyenneté se retrouve donc, dans une bonne démarche citoyenne, en phase avec la Constitution.

Sous ce registre-là, il n’y a pas lieu que «ces loups», qui ont retrouvé la liberté, dansent toute une soirée, dans l’insouciance, troublant toute la quiétude des populations, comme ils en ont l’habitude… et la vocation.

IBRAHIMA KHALIL MENDY

PRESIDENT DES PERMANENTS CNTS

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