Publié le 10 May 2024 - 09:54
QUARANTE-HUIT HEURES DE GRÈVE DEPUIS HIER

Ces mille et une revendications qui ont plongé le Samu national dans le coma

 

Le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal/Section Samu national est en grève depuis hier et pour 48 heures. Selon son secrétaire général, derrière les efforts consentis par ce ‘’vaillant’’ personnel soignant, se cachent des conditions de travail indescriptibles et complètement négligées par l’administration.

Au menu de leurs doléances, d’après le Dr Mouhamed Traoré, il y a une charge de travail insoutenable pouvant atteindre les 308 heures de travail effectif par mois en moyenne, un manque criant de personnel, des heures supplémentaires non rémunérées, un retard de paiement des gardes (deux mois de cumul), des conditions d’exercice difficiles liées à l’insuffisance des dotations en tenue de travail. À cela s’ajoute un manque de reconnaissance pour le travail acharné et sept mois de retard de prime durant la Covid-19.

Face à cette situation, selon lui, ils ont déposé une plateforme revendicative assortie d’un préavis de grève depuis le 26 février 2024 sur la table du directeur du Samu et au ministère de la Santé et de l’Action sociale. Ils n’ont pas eu de réponse satisfaisante.

En outre, concernant les différents points de revendication, il en a cité quelques lors d’un point de presse. Il y a parmi ces derniers le paiement intégral de leurs sept mois d’arriérés de prime Covid-19, la généralisation des primes Nepad pour l'ensemble du personnel contractuel, le paiement des arriérées des indemnités de représentation médicale et paramédicale ainsi que l’effectivité du paiement mensuel de cette dernière, l’avancement du personnel, le financement de la formation diplômante, sachant qu’il y a un budget alloué, le remplacement de leur IPM ‘’inutilisable’’ qui n’est pas pris dans la plupart des établissements publics comme privés de santé, l’absence de frais de déplacement dans nos évacuations sanitaires de région. Il y a aussi le respect et la considération du personnel soignant par les agents administratifs, à savoir la directrice des ressources humaines, le chef de service administratif et financier, et l’agent comptable principal qui ne cessent d’agir à ‘’l’encontre de ces braves personnes qui sacrifient tout au service de la population’’.

‘’Depuis le dépôt de cette plateforme, aucune négociation sérieuse n’a été initiée par les autorités et, malheureusement, tous nos appels au dialogue ont été platement ignorés et nos attentes sont versées aux oubliettes. Le Samu national avertit les autorités et tient à témoin les populations pour dire que ce personnel qui se sacrifie nuit et jour mérite respect et considération. Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que nos droits sont bafoués et nos conditions de travail ne cessent de se détériorer du jour au lendemain. C’est dans cette optique que le Samu national observera un arrêt de travail de 48 heures renouvelable avec respect des urgences primaires (pas d’activité secondaire, pas de recherche de place, pas de consultation de routine, pas de transport simple, arrêt couverture médicale, arrêt activités AIBD) à compter de ce jeudi 9 mai 2024. En l’absence de négociations sérieuses avec les autorités pour aboutir à un protocole d’accord dans les meilleurs délais, nous userons de tous les moyens légaux à notre disposition pour le respect total des droits du personnel soignant du Samu national’’, a informé le SG du Sames local. Qui a précisé que le directeur leur a refusé l’accès aux salles de réunion pour faire le point de presse, mais ils sont parvenus à le faire.

 

Section: