Publié le 24 Apr 2024 - 20:35
RAPPORT 2023 DE « AMNESTY INTERNATIONAL »

Persistance des violations des droits humains au Sénégal

 

Dans son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde rendu public ce mercredi 24 avril, Amnesty International a mis en exergue les violations récurrentes des libertés publiques individuelles et collectives par le régime sortant du président Macky Sall marquées par la répression sans retenue des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique qui s’est poursuivie à l’approche de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.

 

La période précédant l’élection présidentielle prévue initialement prévue le 25 février 2024 puis reportée au dimanche 24 mars 2024 a été marquée par des tensions politiques, et des partis d’opposition ainsi que des organisations de la société civile ont organisé des manifestations. « Amnesty International » a peint un tableau sombre de l’état des droits humains au Sénégal en 2023 dans son rapport annuel publié ce mercredi.

Outre les violations récurrentes dénoncées dans ces précédents rapports comme la mendicité des enfants dans la rue et les taalibés toujours forcés à mendier ; le gouvernement n’ayant pas encore adopté le projet de Code de l’enfant et le projet de loi sur le statut des Daaras, le Rapport 2023 a encore relevé les nombreuses restrictions aux droits et libertés (liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique et la répression systématique) des manifestants pacifiques. « Plusieurs manifestations organisées par "Yewwi Askan Wi", principale coalition de l’opposition, et par les organisations de la société civile regroupées autour du « F24 » et du « Frapp » ont été interdites sous prétexte d’empêcher des troubles à l’ordre public », souligne le rapport. Les forces de défense et de sécurité ont opéré des arrestations arbitraires.

« Entre janvier et octobre, plus d’un millier de personnes ont été arrêtées et placées en détention principalement en raison de leur participation à des manifestations ou de leur lien présumé avec le Pastef/Les Patriotes ». Avec un usage disproportionné et excessive de la force policière, des personnes ont en conséquence été blessées ou tuées par balles réelles. L’espoir de justice pour toutes les victimes, pourtant lourdement chargés par les Procureurs de la République, a été anéanti par l’adoption d’une loi d’amnistie par les députés de la XIVe Législature de l’Assemblée nationale le 4 mars dernier, au nom de la réconciliation nationale et pour la stabilité du Sénégal.

Des défenseur·e·s des droits humains, des militant·e·s et des journalistes ont aussi été arbitrairement arrêtés, placés en détention et condamnés à des peines d’emprisonnement à l’issue de procès engagés contre eux notamment pour diffamation ou diffusion de fausses nouvelles. S’y ajoute la discrimination exercée contre les femmes et les filles dans le cadre du mariage qui a toujours cours dans le pays. « Internet au moyen des données mobiles a été restreint par les autorités1 et Tik-Tok n’était accessible qu’en utilisant un réseau privé virtuel. Le signal de Walf Tv, qui a couvert les manifestations, a été coupé sans préavis par le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique pendant le mois de juin ».

Malamine CISSE

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