Publié le 15 Apr 2020 - 19:42
RECRUDESCENCE DES CAS COMMUNAUTAIRES

Le Sénégal envisage les tests aléatoires 

 

En seulement 72 heures, le pays enregistre 4 cas issus de la transmission communautaire. Le chiffre peut paraitre insignifiant, mais les dégâts que cela peut causer sont énormes. Pour mettre fin à cette transmission, le docteur Ousmane Guèye demande le respect strict des mesures barrières, avant d’annoncer la mise en pratique de tests aléatoires.

 

Trois jours successifs que l’Institut Pasteur de Dakar découvre dans les tests réalisés des cas issus de la transmission communautaire. Ce, sans pour autant que l’on ne sache d’où sort la souche de transmission. Ces cas inquiètent les professionnels de la santé et surtout la population qui ne sait pas comment s’y prendre.

De dimanche à hier mardi, il y a eu 4 cas communautaires : 1 le dimanche, 1 autre le lundi et 2 le mardi. Sur 272 tests réalisés, hier, par l’Institut Pasteur de Dakar, 8 sont revenus positifs. Le directeur général de la Santé et de l’Action sociale, Docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye, a détaillé 6 cas contacts suivis et 2 issus de la transmission communautaire. ‘’Cinq patients hospitalisés sont contrôlés négatifs, donc guéris. L’état de santé des patients hospitalisés est stable’’, a-t-elle laissé entendre.

A ce jour, 299 cas sont déclarés positifs, dont 183 guéris, 2 décédés, 1 évacué et 113 sous traitement. Hier, Louga a enregistré 2 cas, Dakar Sud 2, Dakar Nord 2, Dakar Centre 1 et Mbao 1 cas.

A la suite du DG de la Santé et de l’Action sociale, celui du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (Sneips), Docteur Ousmane Guèye, s’est ému des cas communautaires. Pour en sortir, il préconise d’insister sur le respect des gestes barrières et le semi confinement actuel. Il est prévu, souligne le médecin, d’augmenter l’éventail des tests. ‘’On envisage de faire des tests aléatoires. Cela fait partie d’une des actions qu’on va mettre en œuvre. Ces tests aléatoires consistent à tester tout malade venant à l’hôpital ou au centre et poste de santé. Le Sénégal dispose de ces moyens. Ce que nous ne pouvons pas, c’est de faire des tests massifs, comme les gens le veulent, en testant tout venant. Ce n’est pas possible. Aucun pays ne peut le faire, parce qu’on le fait selon la taille de la population’’, déclare Dr Guèye.

‘’… Sinon, on ira vers le confinement total’’

Selon lui, les gestes barrières sont fondamentaux, surtout aujourd’hui avec les cas issus de la transmission communautaire. ‘’On ne peut pas arriver à bout de cette transmission, sans le respect de la distanciation sociale, sans le port de masque sur les lieux publics. Le président de la République l’a dit ; il faudrait que l’on insiste sur cela, sinon, on ira vers le confinement total’’, avertit le médecin.

A l’en croire, aujourd’hui, avec l’initiative locale de fabrication de masques, si cela est bien encadré, le Sénégal pourrait aller dans le sens du port de masques massif. ‘’Personne ne souhaite le confinement total, parce que cela veut dire un arrêt des activités. C’est dramatique. Mais le président Macky Sall a mis en place le Plan de résilience économique et social qui permet d’accompagner la population. Maintenant, au cas où il y aura confinement total, ça sera difficile, mais on fera avec. Parce que s’il faut ce confinement total pour arrêter la transmission, il faut y aller. Il faut respecter les mesures administratives et gestes barrières. C’est le plus important’’, fait-il savoir.

A son avis, si ces trois facteurs sont conjugués, à savoir la distanciation, le respect des mesures barrières et les tests aléatoires, le pays peut aller vers la sécurisation et venir à bout de ces cas communautaires.

Toutefois, il précise qu’ils ne sont pas surpris de la détection des cas dit communautaires.  ‘’On s’y attendait depuis très longtemps. On savait que la lutte ne venait que de commencer. Certes, on est arrivé à stopper les cas importés, nous sommes dans le suivi correct des cas contacts qui permet d’avoir aujourd’hui un point positif par rapport aux cas importés et par rapport au suivi des contacts. Mais pour ce qui est de la transmission communautaire, on a toujours dit à la population de s’en méfier. On savait que quelle que soit la situation, on pouvait avoir des cas communautaires’’, précise-t-il.  Aujourd’hui, pour lui, il urge de lutter contre le relâchement.

VIVIANE DIATTA

 

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