Publié le 28 Jan 2015 - 11:26
REOUVERTURE FRONTIERE SENEGAL / GUINEE

‘’Cette mesure n’est pas prudente’’, selon Mballo Dia Thiam

 

L’Etat du Sénégal a rendu officielle la réouverture de la frontière entre le Sénégal et la Guinée, avant-hier. Mais cette décision suscite beaucoup de questions. Joint par EnQuête, les professionnels de la santé et les autorités administratives donnent leur point de vue. Le secrétaire général du Syndicat Unique de la Santé et de l’Action Sociale (SUTSAS), Mballo Dia Thiam prône la vigilance et reste convaincu que les moyens ne seront jamais suffisants pour prévenir cette maladie. ‘’Ebola est une maladie meurtrière et nous n’aurons jamais assez de moyens pour nous en prémunir. Maintenant que la situation est devenue plus ou moins stable, si on doit rouvrir les frontières, nous devons redoubler de vigilance, pour éviter que le virus s’installe. C’est ce qu’on redoute le plus’’, souligne ce syndicaliste.

Il soutient que le Sénégal doit éviter un futur cas, multiplier les mesures d’hygiène et de protection, surtout au niveau des frontières. ‘’On a une fois dit que ceux qui étaient en première ligne ont été formés, c'est-à-dire les intervenants de la santé. Mais, il faudra former ceux qui sont en deuxième ligne. A savoir les agents des centres de santé, etc’’.

Le syndicaliste insiste : ‘’Je le dis et je le répète, cette mesure n’est pas prudente. On n’aura jamais assez de précautions pour cette maladie. Ce n’est pas prudent du tout. Reconnaissant enfin que les frontières ne peuvent pas être fermées éternellement, il demande une formation adéquate du personnel de santé, pour faire face à cette maladie meurtrière. ‘’Nous serons sur nos gardes, mais nous ne serons jamais assez sûrs de nos gardes’’, souligne M. Mballo Dia Thiam, même s’il salue les progrès réalisés dans cette lutte contre Ebola.

 ‘’Des dispositifs de surveillance déjà entamés’’

Pour sa part, le secrétaire général adjoint du Syndicat Autonome des Médecins du Sénégal, (SAMES), professeur Boly Diop, estime que la réouverture de la frontière est une bonne chose. ‘’Je pense que les autorités ont pris la pleine mesure, avant d’ouvrir les frontières terrestres. Avant d’envisager cette étape, il y a eu l’ouverture des frontières aéroportuaires et portuaires’’. Il apprécie et reste prudent. En ce qui concerne les deux pays, il suggère une collaboration franche et sincère pour que les mesures édictées puissent être appliquées, en termes de prévention individuelles et collectives.

Le conseiller technique, chargé de la communication du ministre de la Santé et de l’Action sociale, précise que la décision a été prise suite à des concertations entre les deux pays. Des dispositifs de surveillance épidémiologique ont été mis en place. ‘’Nous avons mis au niveau de la frontière des médecins qui peuvent contrôler la température de la personne à l’aide des thermo flashes. Dans ce cas, des informations reçues peuvent attester un cas suspect ou pas’’. Pour lui, le problème de fond se pose au niveau des frontières.

AIDA DIENE

 

 

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