Publié le 14 Apr 2020 - 21:46
RESILIENCE CONTRE LA COVID-19

Macky Sall lance l’opération de distribution des vivres  

 

La plateforme logistique du Port autonome de Dakar a abrité, ce samedi, le lancement officiel du convoi de distribution de l'aide alimentaire d’urgence à l'intérieur du pays, dans le cadre du Plan de résilience contre les effets du coronavirus. Au total, c’est plus de 100 mille tonnes de riz, 10 000 t de sucre, 10 000 t de pâtes alimentaires, un important volume d’huile et un million de paquets de savon destinés à un million de ménage à travers le pays.

 

Comme annoncé lors de son adresse à la nation le 3 avril dernier, le chef de l’Etat a lancé, ce samedi, la campagne de distribution officielle de vivres à l’endroit d’un million de ménages, dans le cadre du Plan de résilience contre les effets de la Covid-19. Ainsi, c’est à la plateforme portuaire de Dakar que l’opération a débuté, en présence des éléments de l’armée et des autres forces de défense et de sécurité qui assurent le convoyage des vivres à l’intérieur du pays.

‘’C’est une grande opération logistique, puisque, pour la première fois, notre pays va devoir organiser une opération de distribution de plus de 100 000 t de riz, pour 1 million de ménages, 10 000 t de sucre, 10 000 t de pâtes alimentaires, le même volume d’huile et 1 million de paquets de savon, jusque dans les villages les plus reculés’’, a déclaré le président Macky Sall.

Le chef de l’Etat de poursuivre : ‘’Je me réjouis, d’abord, de l’implication de l’Administration territoriale au niveau des régions avec les gouverneurs, les préfets, les sous-préfets, mais surtout les maires qui travailleront dans chacune des communes pour la mise en place des dispositifs. C’est une vraie association de l’Administration et de la société civile, puisque les organisations à la base vont participer dans la sélection du quota additionnel, pour aller au-delà du quota généralement consacré à l’aide alimentaire situé autour de 586 familles, pour atteindre un million de ménages. L’opération sera supervisée par l’armée, la gendarmerie et la police, pour éviter le risque de rassemblements au moment du partage et pour que chacun ait sa part.’’

Après le lancement sobre de l’opération par le chef de l’Etat, en présence de quelques ministres au niveau de la plateforme portuaire, les camions gros-porteurs remplis de vivres se sont aussitôt ébranlés en compagnie des militaires et des motards de la gendarmerie pour desservir les différentes localités du pays.

Les différentes phases de l’opération

À en croire le ministre de la Solidarité nationale et de l’Equité territoriale, Mansour Faye, l’opération de distribution va se dérouler en deux phases. Il s’agira, dans une première phase, d’alimenter l’ensemble des magasins dont dispose le Commissariat à la sécurité alimentaire complété par les casernes au niveau des gendarmeries et des armées, dans toutes les régions et une bonne partie des départements à l’échelle nationale. Cette opération va durer à peu près une semaine. Ensuite, ce sera le début de la deuxième phase qui sera consacrée à la distribution des vivres à l’endroit des populations.

Aussi, au moment de convoyer l’aide dans les casernes et les différents dépôts du Commissariat à la sécurité alimentaire, le processus de sélection des bénéficiaires additionnels va commencer avec l’installation des comités en charge de la sélection dans les villages et les quartiers à l’échelle des 553 communes du Sénégal. Une fois cette première phase terminée, les ménages figurant dans le registre national unique, c’est-à-dire bénéficiaires de la bourse de sécurité familiale, seront, en premier lieu, les destinataires, en attendant que l’on finalise les bénéficiaires additionnels qui seront sélectionnés à partir des ciblages communautaires réalisés au niveau des villages et des quartiers.

Toujours selon le ministre Mansour Faye, ce processus va théoriquement durer entre trois à quatre semaines tout au plus. Ensuite, les quotas additionnels recevront leur aide. ‘’Nous travaillons pour que ce délai puisse être le plus court possible. C’est pourquoi nous travaillons avec l’accompagnement de l’armée, de la gendarmerie et de la police pour réussite l’opération logistique’’, précise-t-il.

En outre, interpelé sur la requête du Conseil national des cadres ruraux (CNCR) qui avait émis l’idée de mettre l’accent sur les produits locaux, concernant l’acquisition des denrées alimentaires, le ministre d’indiquer que ses services sont en train de travailler pour que les producteurs locaux soient impliqués dans les prochaines étapes. ‘’Il faut savoir que les gros fournisseurs, surtout en matière de denrées alimentaires, ce sont les fournisseurs locaux. Par rapport au riz, nous avons sollicité la production au niveau de la vallée. La difficulté est que seules 900 t de riz décortiqué étaient disponibles. C’est la raison pour laquelle nous avons fait appel aux fournisseurs qui disposaient du riz importé. Pour les autres produits, nous allons faire l’évaluation à la fin de ce premier processus et, naturellement, si l’Etat décide d’élargir la gamme, ça se fera. Sinon, on va voir quelle démarche prendre pour que toutes les parties, en termes de production locale, puissent être impliquées dans cette dynamique’’, a-t-il indiqué.  

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PERSISTANCE DES CAS COMMUNAUTAIRES

Macky avertit

La transmission communautaire de la Covid-19 inquiète considérablement les autorités, du fait de sa complexité à être tracée. Ainsi, pour freiner ce type de transmission qui prend actuellement de l’ampleur, le président Macky Sall invite la population au respect strict des mesures de prévention, avant que l’Etat ne soit obligé de durcir les restrictions.

La persistance de la transmission communautaire de la Covid-19 inquiète au plus haut sommet de l’Etat. Ainsi, ce samedi, lors du lancement officiel du convoyage de l’aide d’urgence à destination des ménages démunis, dans le cadre du Plan de résilience contre la pandémie, le président Macky Sall a tenu, encore, à rappeler à la population la nécessité de respecter les mesures édictées par les autorités sanitaires pour se prémunir du coronavirus.

Inquiet de la fréquence des cas communautaires dans les tests positifs à la Covid-19, le chef de l’Etat a, dès l’entame de son adresse aux journalistes, tenu à se montrer ferme sur le respect des consignes, surtout en ce qui concerne la limitation des déplacements. A défaut, indique-t-il, l’Etat n’hésitera pas à décréter le confinement ou la quarantaine des zones les plus touchées.

‘’Je salue mes compatriotes pour le respect des recommandations du Comité national de gestion des épidémies. De façon globale, nous constatons qu’on respecte, même s’il y a encore une situation qui nécessite une plus grande prise de conscience de nos concitoyens. Lorsqu’on voit l’évolution de la maladie dans le pays, on se rend compte que d’importants efforts ont été faits pour maitriser la situation. Mais nous avons encore un gros risque. Ce sont les cas communautaires qui surgissent et pour lesquels nous n’avons pas de maitrise. Le danger est de cohabiter avec ces cas qui pourront contaminer à une échelle exponentielle les autres dans les différentes localités. C’est pourquoi je voudrais encore lancer un appel pour que les consignes de rester dans les domiciles soient respectés, avant de nous amener à prendre des mesures encore plus draconiennes qui, si la situation l’exige, seront mises en œuvre. Pour ne pas en arriver là, il faut que nous respections les recommandations. Quand on n’a pas une action urgente ou un travail essentiel à faire, il faut rester à la maison. C’est une forte recommandation’’, a insisté le chef de l’Etat.

Il ajoute : ‘’En plus, il faut respecter le couvre-feu.  Je demande aux autorités administratives d’être extrêmement rigoureuses sur les conditions de déplacement dans les zones et localités où la maladie se développe. C’est pour le bien de tout le monde. C’est pourquoi j’ai interdit la fréquentation des plages et de tous les lieux publics.’’

Le président a, par ailleurs, remercié le personnel de santé pour ‘’le dévouement et l’engagement dont il fait montre’’.

La protection des emplois    

Outre le respect des mesures de prévention, le chef de l’Etat a invité les entreprises au respect des décisions concernant l’interdiction des chômages techniques ou des licenciements, dans la période de la crise, en dehors de ceux liés à une faute grave du salarié. ‘’Les autres aspects du plan de résilience, c’est l’accompagnement des entreprises pour la préservation des emplois et pour préserver le peu de croissance que nous pourrons avoir cette année, compte tenu des impacts de la Covid-19 sur l’économie. Nous voulons protéger les emplois, puisque la première ordonnance que j’ai prise, après la loi d’habilitation, a pour vocation de préserver les emplois autant que faire se peut et surtout d’empêcher les licenciements en dehors du seul cas de la faute lourde du salarié. Il s’agit aussi d’accompagner les entreprises, afin que si le chômage technique doit être décidé, qu’il puisse être fait dans des conditions encadrées’’, a précisé Macky Sall.

ALIOU SALL, PRESIDENT DE L’AMS

‘’C’est l’occasion de démontrer que les maires peuvent travailler en toute transparence’’

Venu assister au lancement officiel de la campagne de distribution des vivres, dans le cadre du Plan de résilience contre la Covid-19, le président de l’Association des maires du Sénégal (AMS) a invité ses collègues à travailler dans la transparence, en ce qui concerne la sélection des bénéficiaires ainsi que la distribution de l’aide alimentaire. ‘’C’est une occasion de démontrer que les maires peuvent travailler en toute transparence, dans l’égalité et l’équité. Ainsi, en tant que président de l’AMS, je lance un appel solennel aux maires pour leur dire que le président de la République nous a donné une belle occasion, en nous intégrant dans le dispositif de distribution des vivres aux nécessiteux.

Cela est un honneur, mais constitue, en même temps, un défi d’efficacité et surtout de transparence. Je voudrais donc demander à mes collègues maires de faire en sorte que cette opération, pour ce qui dépend de nous et notamment au niveau des quartiers, puisse se dérouler dans la plus grande transparence, la plus grande objectivité et dans l’équité. Il faut surtout éviter de parti-pris au plan politique et faire en sorte que toutes les franges de la population soient représentées dans lesdits comités et que chacun puisse s’y retrouver’’, a déclaré le frère du président de la République, par ailleurs maire de Guédiawaye.

ABBA BA

 

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