Publié le 21 Oct 2014 - 17:01
SANTE SEXUELLE ET DROITS HUMAINS

Des formateurs outillés pour une meilleure prise en charge des malades

 

L’insuffisance éducative  sur la santé sexuelle et les droits humains constitue un manquement dans la lutte contre les infections sexuellement transmissibles. Pour y remédier, une formation des formateurs regroupant 13 pays francophones est organisée par l’ONG GIP Esther en partenariat avec la division du Sida, du 20 au 25 octobre à Mbour.

 

La santé sexuelle constitue un aspect important et sa gestion mérite une grande réflexion. Pour permettre aux pays de faire face à l’insuffisance éducative dans ce domaine, le GIP Esther organise depuis hier une formation de formateurs sur la santé sexuelle et les droits humains. Cette troisième session, après celles tenues à Casablanca et à Marrakech, va durer 5 jours et regroupera 13 pays francophones. Selon le représentant du ministère de la Santé et de l’Action sociale, par ailleurs membre du bureau de prise en charge de la division de lutte contre le sida, Docteur Mohamed Coulibaly, cette session vient en complément sur les différents services qu’ils offrent aux personnes vivant avec le VIH en dehors du traitement qui est devenu accessible au Sénégal (antirétroviraux).  

‘’Ce type de traitement est à vie, donc il nécessite un accompagnement des personnes qui en bénéficient sur le plan psychologique et social. Dans ce domaine psychologique, il y a l’aspect santé sexuelle et reproductive qui est souvent occulté, du fait qu’il n’y a pas de connaissance précise, de la plupart des prestataires qui accompagnent ces personnes vivant avec le VIH, du domaine de la santé sexuelle et reproductive’’, a expliqué Docteur Coulibaly.

D’après lui, des recherches menées ont  montré qu’il y avait des insuffisances dans ce domaine.  ‘’Nous avons constaté que les personnes sous traitement antirétroviral de longue durée avaient une vie sexuelle dégradée. Les difficultés dans leur santé reproductive n’étaient pas suffisamment prises en charge. Fort de tout cela, la division considère que nous avons des gaps dans ce domaine à combler. Donc aujourd’hui, avec nos partenaires, on est en train de finaliser la phase qui est la formation des formateurs’’, a souligné le représentant du ministre.

75% de personnes vivant avec le VIH ont des difficultés de santé sexuelle et reproductive

En outre, il a souligné que des études menées ont donné des pourcentages sur les personnes vivant avec le VIH. Au minimum, on est autour de 75% de personnes ayant des difficultés en termes de santé sexuelle et reproductive. ‘’Bien que les ARV soient disponibles, il y a aussi un accompagnement sur le plan social et même sur le plan psychologique sauf que dans le domaine sexuel et reproductif, il reste encore des difficultés. Parce que dans un premier temps, c’est un domaine considéré un peu tabou, qui n’est pas toujours abordé ouvertement et cette formation nous donne les outils qui nous permettent d’aborder cette question en respectant nos coutumes et cultures tout en trouvant une solution pour les malades’’, a-t-il dit.

Pour Docteur Karim  Diop d’Esther, tout le monde est concerné par la santé sexuelle. Dès lors, il convient, dit-il, de disposer des informations idoines, de personnes qualifiées qui ont les compétences et les outils nécessaires pour aborder sérieusement cette question. D’où la nécessité de la formation en cours.

MALADIES SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES

1 million d’infections se transmettent par jour

Dans le monde, les infections sexuellement transmissibles constituent un véritable problème. Chaque jour, 1 million d’infections sexuelles se transmettent. ‘’Ce chiffre est énorme. Nous sommes à près de 500 millions d’infections sexuellement transmissibles par an. Parmi les personnes qui sont séropositives porteurs du virus du sida, plus de 50% ne le savent pas et le transmettent sans savoir’’, a informé le responsable de la chaire Unesco santé sexuelle droit humain, Thierry Troussier.

Selon lui, dans le monde, par an, 16 millions de jeunes enfants sont enceintes. Dans ce lot, plus de 3 millions de jeunes filles qui auront des interruptions volontaires de grossesses non médicalisées risquent de mourir. ‘’16 millions de femmes par an risquent de subir des mutilations génitales. Les violences physiques faites aux femmes et celles faites aux enfants sont légion. De même que celles verbales.  Mais ce sont des sujets tabous qu’on évite d’aborder. Alors qu’une femme sur cinq dans le monde risque d’être violée’’, a dénoncé M. Troussier.

VIVIANE DIATTA

 

 

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