Publié le 20 Aug 2014 - 07:07
SUDES, SATUC ET UNSAS SUR LA VIOLENCE UNIVERSITAIRE

L’indignation et les pistes de solutions des syndicats 

 

La mort de l’étudiant Bassirou Faye a fini de placer sous les projecteurs le malaise profond qui prévaut à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Tour à tour, les syndicats d’enseignants ont dénoncé et pisté des solutions.   

 

La vague de condamnations des syndicats d’enseignants ne faiblit pas depuis la mort par balle de l’étudiant Bassirou Faye. Pour le syndicat unique des enseignants du Sénégal (SUDES), section enseignement supérieur et recherche, cela a été la goutte d’eau de trop. L’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS), regrette un meurtre ‘’gratuit’’ et ‘’injustifiable’’. Tandis que le Syndicat autonome des travailleurs des universités et des centres universitaires (SATUC) estime qu’il est temps de mettre fin à la violence cyclique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Par-delà l’émotion que cet évènement douloureux suscite, les syndicats d’enseignants font une analyse froide de la situation. De l’avis du SATUC, le moment est venu d’évoquer avec courage les facteurs de violence au sein des universités, car cette ‘’spirale n’est pas près de s’arrêter’’. Le SATUC explique que ‘’les mêmes causes dans les mêmes conditions produiront les mêmes effets’’. Listant les racines du mal, le syndicat considère que ‘’le sureffectif, le manque de confort des étudiants, la  mauvaise gestion des  bourses, la culture de l’échec, les contraintes budgétaires’’, sont, entre autres facteurs, en train de précipiter dangereusement le déclin de l’Université cheikh Anta DIOP. Ainsi, en condamnant la violence comme forme d’expression, le Satuc appelle le gouvernement à plus de retenue dans la gestion des manifestations des étudiants.

‘’Pacte de stabilité pour sauver l’Enseignement supérieur’’

Fort de ce constat, le syndicat invite le gouvernement et la communauté universitaire à réfléchir à  l’élaboration d’un ‘’pacte de stabilité pour sauver l’Enseignement supérieur en général  et l’UCAD en particulier’’. Le SUDES lui,  demande au gouvernement de faire la lumière sur les circonstances de cette mort qui ne devrait en aucun cas connaître le même sort que celui de l’étudiant Balla Gaye. En conséquence, le syndicat estime qu’il est ‘’impératif de situer les responsabilités et d’en tirer toutes les conséquences de droit’’.

Pour l’UNSAS, les retards répétés du paiement des bourses et salaires sont inacceptables dans un contexte de réforme accélérée. Mieux, le syndicat souligne que les ‘’réformes se négocient, mais ne s’imposent pas’’. Dans sa note, l’UNSAS  souligne ‘’qu’en plus de garantir la sécurité des étudiants et des personnels dans le respect des franchises universitaires, l’Etat doit créer les conditions d’une réforme réaliste et soutenable par le moyen d’un dialogue franc et sincère entre tous les acteurs’’. Pour l’UNSAS, le SUDES et le SATUC, le retour de la paix à l’université constitue une priorité nationale autour de laquelle doivent se mobiliser toutes les forces vives de la nation. 

AMADOU NDIAYE

 
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