Publié le 23 Apr 2015 - 11:18
THIERNO BOCOUM, DEPUTE DE REWMI

‘’Le passage du gouvernement à l'assemblée révèlera une grosse comédie’’

 

Le chef du gouvernement, Mahammad Boun Abdallah Dionne, fera face aujourd’hui aux députés de la 12ème législature pour répondre à des questions d’actualité. Pour le député de Rewmi, Thierno Bocoum, ce passage du Premier ministre à l’hémicycle révèlera le synopsis d'une grosse comédie politique sur le dos des institutions de la république.

 

Aujourd’hui dans l’après-midi, le Premier ministre, Mahammad Boun Abdalah Dionne fait face aux députés de la 12ème législature. Mais aux yeux du député Thierno Bocoum, ce face-à-face entre le gouvernement et l’Assemblée nationale n’est en rien prometteur. Le député de Rewmi, dans une déclaration parvenue hier à EnQuête, présage ‘’une grosse comédie politique sur le dos des institutions de la république’’. Cela, d’autant que ‘’le gouvernement a déjà le contenu des questions qui vont lui être posées’’.

A en croire le chargé de communication du parti d’Idrissa Seck, ‘’dans sa décision d'organiser les débats, la conférence des présidents de l’Assemblée nationale a demandé à ce que les questions des députés soient déposées 72h à 24h avant la tenue de la séance’’. Ainsi, tout en ‘’faisant fi des dispositions de l'article 68 alinéa 4 qui dispose qu'elle doit indiquer la durée de la discussion en séance plénière et la répartition du temps de parole entre les groupes et les non-inscrits, la représentation nationale va au-delà de ses prérogatives et viole la loi en limitant le nombre de questions à 14 dont 10 à la majorité parlementaire qui répond du président de la République, 3 au groupe libéral et 1 question aux non-inscrits’’. ‘’Une telle répartition des questions exclut l'écrasante majorité des partis de l'opposition représentés à l'assemblée et installe les conditions d'un "dialogue" entre le gouvernement et sa propre majorité’’, déplore le député de Rewmi.

Thierno Bocoum confie dans la même veine que ‘’les députés qui poseront des questions n'auront pas la possibilité de revenir à la charge, même s'ils ne sont pas satisfaits des réponses car, un deuxième tour de parole n'est pas prévu’’. De ce fait, ‘’le gouvernement a donc la latitude de dérouler sa communication comme il l'entend sans être contredit’’. Et dans cette comédie institutionnelle, ‘’l'Assemblée nationale fournira le public avec 136 députés confinés à un rôle de spectateurs’’. ‘’Voilà résumé le synopsis d'une pièce de théâtre qui se jouera dans notre illustre assemblée nationale’’, persifle Thierno Bocoum persuadé qu’’’à la place d'un dialogue, on assistera à une communication à sens unique et à un monologue gouvernemental’’.

ASSANE MBAYE

 

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