Publié le 12 Jul 2014 - 08:34
UKRAINE

L'armée poursuit son avance dans l'Est

 

L'armée gouvernementale a poursuivi jeudi son avance dans l'est de l'Ukraine en reprenant la ville de Siversk, à l'est de Slaviansk, dont les séparatistes se sont retirés à l'approche des forces loyalistes.

"Il n'y avait aucune de raison de nous y maintenir car le risque était trop grand de se faire encercler", a déclaré un combattant pro-russe.

Les gouvernementaux ont chassé samedi les rebelles de Slaviansk. Les séparatistes de cette localité ont fait alors retraite sur Donetsk, une ville de 900.000 habitants dont ils ont fait leur bastion. Les insurgés contrôlent aussi plusieurs bâtiments stratégiques à Louhansk, près de la frontière russe.

Mercredi soir, trois soldats ukrainiens ont été tués et 27 autres blessés dans des affrontements, a annoncé le centre de commandement de l'"opération antiterroriste" lancée par le gouvernement de Kiev.

Un soldat a été tué lorsque des séparatistes ont tiré à la mitrailleuse sur un véhicule de transport de troupes à Mouratova, près de Louhansk. Deux autres ont péri et six ont été blessés lorsqu'une mine a explosé au passage de leur véhicule blindé près de Tchervona Zoria, dans les environs de Donetsk.

Sur le plan diplomatique, le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu jeudi au téléphone avec François Hollande et Angela Merkel et les trois dirigeants sont convenus de la nécessité d'un nouveau cessez-le-feu en Ukraine ainsi que d'une réunion du "groupe de contact".

Mais sur le terrain les forces gouvernementales ont averti les séparatistes pro-russes qu'elles étaient prêtes à reprendre Donetsk, où les insurgés affirment recevoir le renfort de volontaires de plus en plus nombreux.

"Désagréable surprise’’

Le commandement des forces séparatistes de Donetsk a été confié à Igor Strelkov, connu également sous le nom de Guirkine, un mystérieux officier russe qui jusqu'au week-end dernier dirigeait les unités rebelles à Slaviansk.

Pour épargner la population civile, le président ukrainien Petro Porochenko a exclu d'ordonner des raids aériens ou des pilonnages d'artillerie sur Donetsk mais son gouvernement affirme qu'il va bien reprendre cette ville ainsi que Louhansk et "réserver une désagréable surprise" aux rebelles.

Jeudi, les gouvernementaux qui contrôlent l'aéroport international de Donetsk ont essuyé des tirs de mortier et ont repoussé une attaque rebelle, a annoncé un porte-parole de l'armée, Vladislav Selezniov.

Dans leur entretien téléphonique à trois, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont fait de nouveau part à Poutine de "la nécessité d'aboutir rapidement à une solution politique dont les paramètres sont connus: établissement d'un cessez-le-feu bilatéral entre les autorités ukrainiennes et les séparatistes ; mise au point d'un mécanisme de surveillance de la frontière avec l'OSCE ; libération de tous les otages", précise un communiqué de l'Elysée.

Hollande et Merkel ont une nouvelle fois demandé au chef du Kremlin de faire pression sur les séparatistes ukrainiens pour les inciter à négocier et de "prendre les mesures concrètes attendues afin d'assurer le contrôle de la frontière russo-ukrainienne".

"Groupe de contact"

La présidence française ajoute qu'une conversation à quatre entre Hollande, Merkel, Poutine et le président ukrainien Petro Porochenko devrait avoir lieu prochainement.

Petro Porochenko a ordonné début juillet une reprise de l'offensive militaire contre les séparatistes à l'expiration d'un cessez-le-feu de dix jours. Il a proposé samedi la tenue de discussions et l'instauration d'un nouveau cessez-le-feu.

Le "groupe de contact" que souhaite réunir Petro Porochenko est composé de son prédécesseur Léonid Koutchma, de l'ambassadeur de Russie en Ukraine et de représentants de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Mécontents de l'impasse dans les négociations, les gouvernements de l'Union européenne se sont mis d'accord mercredi sur l'ajout de 11 nouveaux noms, en majorité des séparatistes ukrainiens mais aussi des Russes, sur la liste des personnes visées par des gels d'avoirs et des interdictions de voyage dans le cadre de la crise en Ukraine. Ces mesures devraient entrer en vigueur samedi.

Pour l'instant, les Vingt-Huit ont imposé des sanctions limitées visant 61 personnes en Russie et en Ukraine ainsi que deux compagnies de l'industrie énergétique en Crimée annexée par Moscou au mois de mars.

Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé jeudi une initiative "inamicale" qui aura des conséquences sur les relations entre Moscou et l'UE.

REUTERS

 

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