Publié le 18 Apr 2024 - 14:21
VIOL D’UNE PATIENTE  À LA CLINIQUE SUMA ASSISTANCE

L’assistant-infirmier encourt 10 ans de réclusion criminelle

 

En prison depuis 2022, Moussa Traoré a finalement fait face aux juges de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. Assistant-infirmier de son état, il a répondu des chefs de viol et de collecte de données à caractère personnel. Les faits se sont déroulés à la clinique Suma Assistance où il officiait à l’époque. Sa présumée victime, M. B. Sène, était une patiente de ladite structure sanitaire.

 

L’affaire du viol d’une patiente à Suma Assistance avait fait couler beaucoup d’encre, en 2022. La demoiselle M. B. Sène, qui avait des douleurs au ventre, s’était rendue dans cette structure sanitaire pour recevoir des soins. Mais selon elle, après avoir été perfusée, Moussa Traoré, qu’elle croyait être un médecin, lui a palpé le ventre et ses parties intimes. À l’en croire, celui-ci filmait l’acte avec son téléphone portable. Sur le moment, elle n’y trouvait aucun inconvénient. Après l’avoir ausculté, l’homme en blouse lui a donné l’autorisation de rentrer chez elle. Elle a commencé à avoir des doutes quand le médecin, qui est l’ami de son père, lui a demandé pourquoi elle est rentrée sans son autorisation.

En effet, c’est en ce moment qu’elle s’est rendu compte que Moussa qui la diagnostiquait est en réalité un assistant infirmier. Perdue à cause  de l’acte qu’elle a subi, elle s’en ouvre au médecin et à son père. C’est ainsi que celui-ci a été arrêté. À l’enquête, il a reconnu avoir exercé des palpations sur les parties intimes de la fille et de l’avoir filmée. Il précise néanmoins qu’il a supprimé la vidéo avant même de quitter la salle.

Placé sous mandat de dépôt depuis le 17 février 2022, Moussa Traoré a comparu devant la barre de la chambre criminelle pour viol et collecte de données à caractère personnel. Des faits qu’il a reconnus. Mais il a tenu à apporter des précisions.

Selon lui, il portait des gants, au moment de la palpation. Donc, dit-il ce n’était pas dans le but de ressentir du plaisir. De plus, il précise que la partie civile, qui n’a pas comparu hier, lui avait donné son aval. Ce, même si elle lui avait précisé qu’elle ne portait pas de sous-vêtements.

Sur la collecte de données à caractère personnel, il déclare qu’il n’avait pas l’intention de la filmer. ‘’En voulant allumer la torche, je suis tombé sur l’appareil photo. Et par inadvertance, j’ai enregistré la vidéo. J’ignorais même que j’étais en train de filmer. D’ailleurs, j’ai automatiquement supprimé l’image’’, a-t-il déclaré pour sa défense.

Toutefois, il a avoué qu’en tant qu’assistant-infirmier, ses prérogatives se limitaient à faire des perfusions pour les malades et à leur donner des médicaments. Même si, dit-il,   la fille croyait  qu’il est un médecin.

 Le maître des poursuites, qui est convaincu de la culpabilité de l’accusé, a requis 10 ans de réclusion criminelle pour le viol et deux ans de prison ferme pour le chef de collecte illicite de données à caractère personnel.

Les avocats de la défense ont sollicité l’acquittement pur et simple de leur client. Selon eux, la pénétration sexuelle n’était pas forcée. Sur la collecte, ils soutiennent à  l’unanimité que  la vidéo n’existe pas. Selon eux, la partie civile ne l’a même pas vue.

Au terme des plaidoiries, la chambre a fixé le délibéré au 7 mai prochain.

MAGUETTE NDAO

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