Publié le 2 May 2024 - 11:35
GESTION DES INONDATIONS

Le plan de guerre de Dr Cheikh Tidiane Dièye

 

Afin de lutter contre les inondations avec son lot de conséquences, le ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement a pris des dispositions fermes. Elles vont de la prévention, de la sensibilisation et des mesures idoines.

 

Le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement (MHA) a présidé, avant-hier, la réunion du Comité national de gestion des inondations (CNGI) sur l’évaluation du dispositif de gestion des inondations de 2023 et les points d’attention et des mesures à prendre pour l’hivernage 2024. L’objectif de cette rencontre, selon le Dr Cheikh Tidiane Dièye, était d’évaluer le dispositif mis en œuvre durant l’hivernage 2023 et d’examiner les points d’attention et les perspectives pour 2024. Ce cadre d’échanges a permis de décliner la vision de ce régime en matière de lutte contre les inondations et de présenter la feuille de route visant à renforcer la résilience face à ce phénomène.

Selon le ministre, ‘’le projet de transformation systémique du Sénégal est une approche globale qui inclut tous les secteurs et toutes les préoccupations y compris la lutte contre les inondations, surtout que la fréquence des pluies exceptionnelles enregistrées ces dernières années dicte un renforcement du dispositif actuel d’assainissement des eaux pluviales. Il s’y ajoute, au-delà du dérèglement climatique, d’autres facteurs aggravants des inondations à prendre davantage en compte tels que l’expansion démographique et urbaine associée à une occupation non maitrisée des sols qui n’épargnent même pas les voies naturelles de drainage des eaux pluviales et les zones humides qui sont non aedificandi’’.

Ainsi, son action, dit-il, va s’inscrire dans une dynamique de durabilité des solutions, mais surtout d’anticipation, de décloisonnement et d’efficience, afin d’assurer à tous les Sénégalais un cadre de vie répondant aux exigences d’épanouissement, de bien-être, de mobilité et d’exercice des activités socioéconomiques sans entrave liée aux inondations.

L’approche, poursuit-il, sera inclusive et basée, entre autres, sur l’implication des communautés de base, la mutualisation des efforts et l’harmonisation des interventions, le renforcement de la communication en recourant aux nouvelles plateformes, l’usage des technologies de dernière génération en matière de cartographie et de connaissance du risque inondation, un changement systématique de comportement en matière d’urbanisation, d’aménagement du territoire et d’occupation de l’espace.

Le ministre Cheikh Tidiane Dièye entend aussi faire de la récupération au maximum des eaux pluviales pour leur valorisation et réutilisation. "Compte tenu de l’ambition affichée, c’est le lieu d’insister sur la pertinence du Comité national de gestion des inondations qu’il faudra restructurer d’ailleurs, car c’est grâce à ce dispositif que nous atteindrons les objectifs fixés’’, déclare-t-il, qui insiste sur la coordination et le suivi.

Pour cela, en plus des réunions périodiques qu’il compte convoquer régulièrement, le ministre demande aux gouverneurs de région, en leur qualité de président de comité régional de gestion des inondations (CRGI) et à toutes les structures opérationnelles compétentes, de lui faire parvenir, jusqu’à la fin de l’hivernage, tous les points d’attention méritant d’être portés au niveau du gouvernement pour leur traitement diligent. ‘’Cette approche devient impérative, car dictée par la tendance actuelle qui se confirme et s’accentue au fil des années, comme en atteste l’hivernage 2023 qui a été marqué, à plusieurs endroits de la planète, par des inondations dévastatrices", souligne le Dr Dièye.

Solutions conjoncturelles

Dans l'immédiat, afin de réduire les impacts des inondations, la tutelle considère qu’il est important, d’abord, de prêter une attention particulière à la prévention, à savoir la sensibilisation et la mise en œuvre des opérations préhivernales, ensuite de veiller à une bonne exécution et dans les délais prescrits des travaux structurants en cours. Raison pour laquelle le ministre appelle l’ensemble des structures opérationnelles concernées à veiller à la finalisation de ces opérations préhivernales.

Cette même recommandation va à l’endroit des communes, notamment en ce qui concerne le curage des canaux à ciel ouvert ainsi que le désensablement régulier de la voirie relevant de leurs compétences et surtout l’enlèvement des résidus.

Dans une perspective plus durable, au-delà de maintenir le cap pour les réponses immédiates, le ministre souligne que seule une bonne politique de prise en compte du risque inondation permettra de réduire l’impact de ces événements pluvieux exceptionnels sur les populations et leurs activités. Autrement dit, il faut non seulement changer de comportement, mais aussi investir dans des stratégies durables pour faire face aux défis posés par les changements climatiques.

10 000 km2 des zones d’inondation les plus vulnérables du Sénégal cartographiés

D’ailleurs, le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement informe qu'ils sont sur le point de franchir une étape importante, avec le Projet de gestion intégrée des inondations au Sénégal (PGIIS) qui a permis de cartographier, sur 10 000 km2, les zones d’inondation les plus vulnérables du Sénégal, dont le triangle Dakar-Joal-Tivaouane, les zones de Diourbel-Touba, Kaolack- Kaffrine, etc.

"Ce mécanisme est mobilisé pour l’élaboration des plans de gestion des risques d’inondation à l’échelle des grands bassins hydrographiques et des stratégies locales ainsi que des plans de prévention du risque inondation, avec une mission présentement en cours sur la période du 23 avril au 3 mai 2024 dans les localités de Dakar à Sangalkam, de Diourbel à Touba, de Kaolack, de Tambacounda et de Kédougou. D’ailleurs, très prochainement, je présiderai des ateliers de restitution de ces données pour les villes de Kaolack et de Matam’’, informe le ministre.

Il prévoit aussi de poursuivre les visites sur le terrain, en relation avec les autorités administratives et territoriales, les services techniques et les communautés, pour mieux mesurer les attentes des citoyens sur qui il compte pour la promotion des actions citoyennes de nettoyage et de préservation des réseaux.

CHEIKH THIAM

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