Publié le 31 Mar 2015 - 16:08
BANQUEROUTE DE LA MUTUELLE FEPRODES DE SAINT-LOUIS

Le gouvernement de Macky Sall incriminé

 

Rien ne va plus à la mutuelle de la Fédération de groupements et associations des femmes productrices de la région de Saint-Louis. Alors que la colère gronde, la présidente s’explique et pointe un doigt accusateur sur le gouvernement.

 

« Des débiteurs qui gèrent des exploitations familiales agricoles dans la vallée nous doivent la somme de 518 millions. » C’est comme cela que la Présidente de la mutuelle de la Fédération de groupements et associations des femmes productrices de la région de Saint-Louis (FEPRODES) explique les grosses difficultés dans lesquelles se trouve l’institution qu’elle dirige. Face à la presse, Penda Guèye Cissé a tenté d’apporter des réponses exactes quant aux accusations des épargnants sociétaires de ladite mutuelle qui peinent à rentrer dans leurs fonds, depuis des mois. Très inquiètes, ces femmes qui disposent des sommes importantes dans cette institution financière réclament leur argent. En effet, cette fédération regroupe 49 886 femmes, avec 480 groupements qui s’activent dans différents domaines économiques et plus particulièrement dans l’agriculture rizicole, de Saint-Louis à Matam.

Et c’est à Saint-Louis commune que la contestation est plus vive. «  On veut notre argent. Nous sommes fatiguées. Nous vendons du poisson et autres denrées pour subvenir à nos besoins, mais toutes nos activités sont freinées, car nous ne pouvons plus récupérer de l’argent dans la mutuelle », se désole une sexagénaire demeurant à Guet Ndar, le quartier des pêcheurs de Saint-Louis. « Trop, c’est trop. On est dos au mur.

C’est à la sueur de notre front que nous avons gagné l’argent que nous avons épargné à la FEPRODES », fulmine une autre dame. La voix sèche, les yeux tout rouges, la dame révèle que la mutuelle a encaissé leur argent, malgré les problèmes qu’elle rencontrait. « Au mois de septembre et plus précisément le 11, j’ai déposé 2 millions 600 cent mille francs et pourtant les responsables pouvaient m’avertir, mais non, ils ont pris tout mon argent », soutient cette sociétaire de la FEPRODES.

Interpellée sur la situation, la Présidente Penda Guèye Cissé a tout rejeté sur le dos du gouvernement de Macky Sall. « Nous avons subi les effets collatéraux de l’effacement des dettes par l’Etat. Parce que, depuis qu’on l’a annoncé en février dernier, c'est-à-dire, les crédits de la campagne 2000, 2011 et 2012, nos principaux débiteurs de la vallée qui gèrent des exploitations familiales n’ont pas remboursé », a-t-elle expliqué. Ces personnes débitrices leur doivent alors la rondelette somme de 518 millions. Penda Guèye Cissé explique que sa structure a pris le relais lorsque la CNCAS a arrêté de faire des crédits. 

Ainsi, depuis qu’elles ont entendu l’effacement des dettes, elles refusent catégoriquement de payer. « Nous sommes dans une situation très inconfortable, non seulement pour l’épargne des membres, mais on avait l’habitude de bénéficier  de lignes de crédit d’autres partenaires, mais hélas ! tout est chamboulé », se défend-elle. Elle demande au gouvernement du Sénégal de venir en aide à leur mutuelle forte de près de 50 000 membres, qui s’activent dans la vallée pour éradiquer la pauvreté.

Fara Sylla

 

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