Publié le 29 Jan 2015 - 20:16
BILAN

Les erreurs fatales de Giresse

 

L’élimination du Sénégal par l’Algérie, mardi, a mis en lumière les limites des choix du sélectionneur, Alain Giresse qui n’a jamais su trouver la bonne formule et les bons profils pour sortir du groupe de la mort.

 

La réalité de la CAN a rappelé combien la phase finale était différente des éliminatoires. Alors que tout, ou presque, avait souri à Alain Giresse et aux Lions lors des qualifications, la compétition a fait exploser les certitudes du sélectionneur. En trois matches, le futur-ex coach des Lions a commis des erreurs qui ont conduit à la chute des Lions.

Sur les joueurs : l’épine Badji

La liste des 23 a suscité beaucoup de débats portant notamment sur l’absence de Demba Bâ en forme dans son club de Besiktas. Mais les Lions avaient valablement, en terme offensif, des joueurs pour faire oublier Demba Ba, rarement décisif en sélection. Par contre, la présence de Issa Cissokho n’aurait pas été de trop quand on voit les difficultés qu’a connu le côté droit des Lions pendant les trois matches. Aussi bien Stéphane Badji que Lamine Gassama, aucun n’a pu faire l’affaire dans ce couloir. Le premier a été directement impliqué sur deux des quatre buts encaissés des Lions, le second a montré des lacunes et une fébrilité inexplicables à ce niveau. Si Stéphane Badji a souvent bien défendu sur le côté droit, il a toujours eu du mal à se montrer décisif offensivement. Il a raté sa CAN, et Giresse a raté deux fois l’occasion de a sortir avant la fin des matches contre le Ghana et l’Algérie.

Sur la tactique : A en avoir le tournis

D’un match à l’autre, Alain Giresse n’a pas arrêté de changer de système. Il débuta avec un 3-4-3 face au Ghana, mais la tactique, qui avait donné satisfaction notamment contre la Côte d’Ivoire (1-1) et l’Egypte (1-0), se révèle impuissante devant un Ghana étonnamment attentiste. Mené à la mi-temps (0-1), le sélectionneur réorganise son équipe en 4-3-3 avec le résultat favorable qu’on sait. La suite est moins inspirée puisqu’il ajuste le système et évolue en 4-2-3-1 contre l’Afrique du Sud (1-1). Le Sénégal se noie au milieu et, est débordé en défense.

Retour au 3-4-3 contre l’Algérie pour solidifier l’équipe face au 4-4-2 algérien annoncé. Mais devant les décrochages incessants de Brahimi, plus numéro 10 que 2e attaquants, les plongées des ailiers algériens, le système est éprouvé. Encore plus après l’ouverture du score des Fennecs, puisque Giresse ne réagit pas pour transformer une tactique faite pour résister en une stratégie offensive, jusqu’à l’entrée de Papiss Cissé à la 53e et le passage en 4-4-2. C’était trop tard.

Sur le coaching : Le tournant Afrique du Sud

Le président de la Fédération Sénégalaise de Football l’a reconnu hier, les changements intervenus entre le match contre le Ghana et l’Afrique du Sud ont été mal vécus dans la Tanière. Les Lions ne s’en sont pas remis et cela a sans doute influé sur le résultat du match contre l’Algérie. Sans conteste, l’Afrique du Sud reste le tournant dans l’élimination des Lions. Les cinq changements ont été un flop dans le coaching de Giresse qui a même dû se couper d’une partie de son effectif. Dame Ndoye n’a pas dû apprécier d’être remplacé par Sadio Mané alors qu’il avait fait un bon match. Tout comme Souaré ou Kouyaté, suppléés par Mbengue et Alfred Ndiaye.

Si le coaching de Giresse a été unanimement salué lors de la victoire des Lions face au Ghana, ses changements n’ont eu aucun effet lors des deux matches suivants. Contre l’Afrique du Sud, personne n’a toujours pas compris pourquoi il a attendu la 80e minute pour remplacer son premier joueur. Contre l’Algérie, également, la sortie de Sadio Mané (65e), alors que l’équipe était menée, demeure encore un mystère. 

Pape Saër Guèye(Malabo)

 

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