Publié le 28 Mar 2024 - 06:31

Guy accuse…

 

Sur ses réseaux sociaux, le député Guy Marius Sagna déplore l’octroi d’un marché à une société sans base légale. ‘’Il m'est revenu que ce 26 mars 2024, deux jours seulement après la défaite du parti au pouvoir, une lettre signée par le directeur général de la Société des infrastructures de réparation navale de Dakar (Sirn), Saliou Samb, est adressée au groupe Dakarnaval/Ozata Shipyard, annonçant la retenue de leur offre pour la gestion de cette infrastructure vitale pour notre économie maritime. Le hic ? Aucune annonce publique, aucun appel d'offres transparent n'a précédé cette sélection énigmatique, limitée à une poignée d'entités choisies’’, a-t-il dénoncé.

D’après lui, ‘’Saliou Samb veut que la signature du contrat se fasse ce jeudi 28 mars 2024 au siège social de la Sirn. Par courtoisie et élégance républicaine, je demande à monsieur Saliou Samb, à son ministre de tutelle et au président Macky Sall de suspendre le processus de l'attribution de concession des chantiers de réparation navale du Sénégal. Un contrat pareil ne peut être signé dans un tel contexte’’, invite-t-il.  Il considère que ‘’c'est aux nouvelles autorités de la troisième alternance au Sénégal, à savoir au gouvernement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qu'il revient de s'occuper de cette question ainsi que d'autres.  Ce qui se passe à la Sirn se déroule dans plusieurs ministères et directions (signatures de nouveaux contrats, recrutements... entre le 25 mars 2024 et le 2 avril 2024). Le Sénégal et son peuple doivent être au-dessus de tous les intérêts’’. 

… La Sirn répond.

Suite à la publication du député reprise par beaucoup de médias, la Société des infrastructures de réparation navale (Sirn) a démenti les dires de Guy Marius Sagna. Pour elle, ‘’les incriminations véhiculées sont dénuées de fondement et ne correspondent pas à la réalité. Pour mémoire, la concession de l’exploitation des chantiers navals a été confiée à l’entreprise Dakarnave depuis 1999 pour une durée de 25 ans, à travers une convention dont les clauses sont loin de prendre en compte les intéts de l’État du Sénégal’’, explique-t-on dans le communiqué. ‘Nous ne nous appesantirons pas sur les difficultés rencontrées par la Sirn dans l’exécution de ce contrat dont les clauses, à la limite léonines, ont toujours fait obstacle à l’exercice de toute prérogative découlant de la qualité dautorité contractante de la Sirn. Tirant les leçons de l’expérience non concluante de la concession en cours, l’État a renforcé sa    position dans le capital de la société de projet en détenant 40 % des actions en lieu et place de 0 % dans le capital de Dakarnave’’, précise-t-on. 

Il est aussi indiqué qu’en ‘’mars 2023, et en application des clauses de la convention, la Direction générale de la Sirn a notifié à Dakarnave la fin de la convention, par lettre en date du 15 mars 2023, et a invité ce dernier à satteler à la mise en œuvre des diligences nécessaires à sa clôture.  En sa qualité dautorité contractante, la Sirn a initié, avec l’assistance d’un consultant international spécialisé, une procédure pour la sélection d’un nouvel opérateur sur la base de critères objectifs et transparents’’. Ainsi, cinq dossiers de candidatures ont été soumis à l’appréciation de la société contractante. Il s’agit de Damen BP1 des Pays-Bas, de Kuasarmarin de la Turquie, d’Ozata Shipyard, de Sesa Marine du Maroc, de Piriou de la France et de Concarneau Cedex.

… Toutes les entreprises citées ont reçu le dossier de consultation en même temps. ‘’Par ailleurs, chaque candidat a été reçu pour une séance de briefing sur le contenu du dossier et les modalités d’élaboration des offres.  À la date limite fixée pour la remise des offres, trois candidats sur les cinq ont répondu à la demande de propositions. Il s’agit des candidats suivants : Damen, Piriou et Ozata’’, d’après la note de la Sirn. La dernière citée a été désignée parce qu’ayant obtenu la meilleure note globale pondérée. ‘’Cette entreprise a proposé un ticket dentrée de trois milliards de francs, alors que son concurrent Damen a proposé six fois moins, soit 550 millions de francs.

De plus, l’entreprise Ozata a proposé des conditions plus avantageuses en ce qui concerne la prise en charge des impératifs de service public, de sécurité et défense nationale, en lien avec le caractère sensible et stratégique de l’exploitation des chantiers navals’’. Ce qui explique le choix porté sur Ozata. ‘’Il est important de préciser que l’État a exigé du nouvel opérateur le maintien de la totalité des employés actuellement en fonction à Dakarnave’’. Aussi, sur ‘’la redevance annuelle indexée sur le chiffre d’affaires annuel, la redevance domaniale, les tarifs préférentiels accordés à la marine nationale, l’entreprise Ozata a soumis des propositions plus avantageuses pour l’État du Sénégal et a obtenu en conséquence le score global pondéré le plus élevé’’, selon la Sirn.

 

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