Après 10 tours d’horloge d’audience, le procès de Aïda Ndiongue a été suspendu hier, jusqu’au 30 avril prochain. En attendant la suite de la plaidoirie de la défense, Me Mbaye Jacques Ndiaye a fait feu de tout bois.

Les 10 ans requis, hier, contre Aïda Ndiongue et ses coprévenus, n’ont aucun fondement, selon les avocats de l’ex-sénatrice libérale et Cie. Par conséquent, Me Ibrahima Ndiaye a demandé la restitution de tous les biens meubles et immeubles ainsi que les bijoux saisis à Aïda Ndiongue. En fait, Me Ndiaye et ses six confrères ont tenté de démonter une à une les infractions reprochées à leurs clients. A l’unanimité, ils ont plaidé la relaxe pure et simple, avant de s’en prendre à certains témoins, particulièrement, Gilbert Hubert Thior. D’ailleurs, au début du procès, la défense a sollicité du tribunal un mandat d’arrêt pour faire comparaître ce principal témoin à charge. Mais le tribunal a rejeté la demande, à la suite du parquet.

Toujours est-il que Me Mbaye Jacques Ndiaye, avocat de Aïda Ndiongue, est convaincu que le parquet a fait exprès de mettre le témoin à l’écart, pour éviter une confrontation à la barre. ‘’Ce n’est pas normal. Son témoignage n’a de sens que s’il est confronté’’, a martelé l’avocat. Mieux, son confrère Me Mamadou Guèye Mbow, conseil d’Amadou Ndiaye, a estimé que M. Thior devait être poursuivi et non cité comme témoin. Quant à Me Aliou Cissé, il s’en est pris au témoin Khalifatoulaye Touré. La robe noire estime que ce dernier, mérite bien ‘’la gifle retentissante’’ qu’Aïda Ndiongue lui a donnée, lors de l’enquête.

Outre les témoins, les gendarmes enquêteurs et même le juge d’instruction du 2^ème cabinet en ont pris pour leur grade. De l’avis de Me Mbaye Jacques, les pandores n’ont pas joué leur rôle. “Je suis vraiment désolé de le dire M. le président, mais je suis vraiment outré. Si l’on met une personne en prison, moi je suis d’accord, mais que ce soit sur la base de faits sérieux, vérifiés. Toutes les livraisons ont été faites en qualité et en quantité’’, a asséné la robe noire. Qui accuse le juge d’instruction d’avoir évalué le présumé préjudice à 20 milliards or, argue-t-il, les marchés se chiffrent à 16 milliards.

Jurisprudence Bara Tall

Pour finir, Me Ndiaye a jeté une pierre dans le jardin du parquet, en évoquant la jurisprudence Bara Tall. ‘’Dans ce dossier, le substitut Ibrahima Ndoye avait fait preuve de courage en requérant selon sa conviction, et le tribunal en avait tiré toutes les conséquences en relaxant Bara Tall’’, a rappelé l’avocat. En fait, lors de ce procès dans lequel le patron de Talix groupe était poursuivi pour surfacturation relative aux chantiers de Thiès, l’actuel procureur de Thiès avait déclaré ouvertement que sa conviction d’éthique ne lui permettait pas de requérir à charge contre l’entrepreneur. 

FATOU SY