Publié le 9 Sep 2013 - 12:00
RÉUNION DE LA DIRECTION DE REWMI CE MERCREDI

Que prépare donc Idrissa Seck ?

 

 

C’est le temps des manœuvres au sein du parti politique d’Idrissa Seck. Rewmi, qui subit depuis quelques mois les assauts du pouvoir en place, va passer à l’offensive dans les tout prochains jours. Le Secrétariat politique, qui est la structure habilitée à prendre des décisions à Rewmi, se réunit après demain mercredi. Selon des informations concordantes, Idrissa Seck est bien tenté de larguer les amarres de Benno Bokk Yaakaar, coalition qui a porté le candidat Macky Sall au second tour de la présidentielle de 2012, à la tête de la magistrature suprême…

Selon des informations dignes de foi, la position de Rewmi au sein de la coalition BBY sera au centre des discussions. Deux positions majeures s’affichent à Rewmi. Celle aujourd’hui ‘’minoritaire’’, selon certains de nos interlocuteurs, qui veut encore que le compagnonnage se prolonge, et une autre, ‘’majoritaire’’ qui estime que le moment est arrivé d’assumer certains choix politiques. Dans tous les cas, les deux positions seront discutées lors de la réunion du Secrétariat national de la formation politique avec sans doute une balance qui va pencher du côté des plus représentatifs ; la position du chef étant importante.

Il faut dire que le leader de Rewmi a, à plusieurs reprises, en privé comme en public, dénoncé l’inertie à Benno Bokk Yaakaar. Une situation imputée au Président Macky Sall lui-même qui ne consulte pas assez, selon ces critiques, ses alliés. Et depuis quelques semaines, les actes politiques qui se donnent à lire indiquent clairement que les zones de failles entre les deux hommes sont plus importantes que les points de convergence.

Dans une interview accordée à Jeune Afrique, dans sa livraison de la semaine du 7 au 13 juillet 2013, l'hebdomadaire "Jeune Afrique" affiche à sa Une une photo de Idrissa Seck avec ce titre : "Le funambule".
 À l'intérieur, l'article qui s'étale sur quatre pages dont une page pleine occupant une photo du maire de Thiès, décrit ce dernier comme quelqu'un occupant "une place inédite sur l'échiquier politique local", car n'étant "ni allié inconditionnel, ni opposant déclaré". Jeune Afrique révèle dans le même article que Macky Sall, en aparté, aurait déclaré : "Idy, on le connaît. Aujourd'hui, je considère qu'il est dans l'opposition". Une phrase qui avait été bien commentée par les médias.

Solder les cas Oumar Guèye et Pape Diouf

La prochaine rencontre du Secrétariat national de Rewmi pourrait bien lever cette situation d’ambiguïté. Et cela ne manquera pas de déteindre sur la posture des deux ministres du gouvernement. Déjà, au lendemain du dernier remaniement ministériel, le porte-parole de Rewmi s’était fendu d’une précision indiquant que ni Pape Diouf, ni Oumar Guèye, respectivement ministre de l’Assainissement, de l’Hydraulique et ministre des Transports aériens et du Tourisme ne représentent plus Rewmi au sein du gouvernement. Le cas de ces deux ministres, officiellement membres du Secrétariat national de Rewmi, mais qui ont bénéficié d’une promotion malgré la disgrâce au sein de leur formation politique d’origine, sera étudié et discuté.

Ces manœuvres politiques interviennent au moment où les élections locales pointent à l’horizon, avec leur lot d’alliances et de mésalliances. Rewmi qui a obtenu un score mitigé lors de la dernière présidentielle compte bien tirer les leçons de sa défaite. Idrissa Seck, deuxième à la présidentielle de 2007 avec plus de 510 922 voix (14,92% des suffrages), est tombé à 212 848 voix, soit près de 8% des suffrages valablement exprimés. Un score qui avait été interprété comme la conséquence d’une stratégie mal menée, qui s’était focalisée à la place de l’Indépendance de Dakar, alors que le candidat Macky Sall avait fini de faire le tour du pays…

 

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