Publié le 8 Dec 2023 - 17:46
SÉMINAIRE INTERGOUVERNEMENTAL FRANCO-SENEGALAIS

Une pluie de milliards et de projets

 

À la date du 30 novembre 2023, la France et le Sénégal ont signé 56 conventions pour un montant global des financements estimé à plus de 1 500 milliards de francs CFA. À l’occasion du dernier séminaire intergouvernemental, les deux parties ont passé en revue le portefeuille et discuté des contraintes sur certains projets comme le Train express régional (TER).

 

Cinquante-six conventions signées à la date du 30 novembre, des financements de l’ordre de 1 541,4 milliards de francs CFA, des dizaines de projets structurants… Voilà, entre autres les résultats de la coopération bilatérale entre la France et le Sénégal mis en exergue hier, dans le cadre du 5e séminaire intergouvernemental entre les deux pays.

Dans une note parvenue à ‘’EnQuête’’, le Premier ministre sénégalais se réjouit particulièrement de l’état des relations bilatérales. Le document est également revenu sur les différents axes de cette coopération.

De la formation à l’autosuffisance alimentaire, en passant par les infrastructures, l’émigration, les sports, les deux chefs de gouvernement ont abordé plusieurs points. En ce qui concerne la formation, le Premier ministre sénégalais s’est réjoui de la rétrocession du terrain de l’IRD au Campus franco-sénégalais (CFS). ‘’A ce propos, fait savoir le document, les objectifs de développement et de diversification des formations sont maintenus dans le but de former plus de 1 000 étudiants dans 25 formations (près de la moitié au niveau Master, avec pour dominantes le numérique, l’ingénierie, l’agriculture et la santé), tout en répondant aux besoins économiques et en favorisant la professionnalisation et l’employabilité des jeunes’’.

Au titre de la souveraineté alimentaire, le Premier ministre Amadou Ba est revenu sur la pertinence de la démarche sénégalaise soutenue par un financement de l’AFD visant à accompagner sa mise en œuvre à travers trois interventions d’un montant global de 100 millions d’euros sur les trois ans (2023-2025). Dans le domaine des sports, il a salué l’état de la coopération sportive marquée notamment par un financement de l’Agence française de développement (AFD) pour un montant de 15 millions d’euros, dans le cadre de la préparation des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) de 2026 à Dakar.

Concernant l’épineux sujet de la migration, les deux chefs de gouvernement ont souligné l’importance de s’accorder autour de stratégies prospectives, notamment pour la migration légale, la migration de la main-d’œuvre et les programmes d’échanges.

Le satisfécit du PM

Par ailleurs, dans le cadre toujours de son séjour en France, le PM et non moins candidat de la majorité pour la prochaine Présidentielle a aussi rencontré le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle numérique. C’était en présence des ministres sénégalais des Finances (Mamadou Moustapha Ba), de l’Économie (Doudou Ka) et des Infrastructures (Mansour Faye). À cette occasion, la partie sénégalaise est largement revenue sur les projets phares du PSE accompagnés notamment par son partenaire français. Parmi ces projets, il y a : KMS3, le Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen), le Promoged, le Projet d’appui à la valorisation des initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes (Pavie/FJ), le Programme de développement économique local et de transition agroécologique (Delta), la dépollution de la baie de Hann, le projet de renouvellement du collecteur de Hann, le Programme d’urgence, d’assainissement urbain et d’aménagement intégré de la voirie primaire et des réseaux divers du pôle de Diamniadio, le projet de construction de 18 ponts et autoponts. Le projet de construction de l’hôpital Le Dantec, le TER, entre autres.

PREMIÈRE PHASE DU TER

La France rouspète, le Sénégal prend des engagements

Le Train express régional a aussi été au cœur des échanges entre les parties française et sénégalaise. Alors que les travaux de la deuxième phase vont bon train, il a été évoqué les difficultés rencontrées dans le cadre de la première phase. Le communiqué gouvernemental évoque de manière très évasive cet aspect.

‘’Relativement au Train express régional, le bouclage financier de la 2e phase est effectif avec les derniers financements accordés par la Bid, la Badea et la BOAD. À ce titre, les discussions ont porté sur les contraintes soulevées lors de l’exécution de la première phase du projet…’’.

 Sans annoncer la nature de ces contraintes, le gouvernement ‘’s’est engagé à apporter des éléments de réponses pour consolider ce fleuron du partenariat franco-sénégalais’’, note le document.

Pour rappel, il y a quelques mois, la SNCF et le gouvernement du Sénégal ne parlaient pas le même langage pour des différends profonds dans le cadre de la mise en œuvre du contrat d’exploitation du TER qui les lie. Suite à des articles parus dans la presse française, le gouvernement du Sénégal par l’intermédiaire du directeur général de la Société nationale de gestion du patrimoine du TER (Senter) était monté au créneau pour apporter sa version des faits. Des démentis qui renseignaient sur le malaise entre l’État et son partenaire la SNCF. Quel engagement a donc pris le gouvernement sénégalais pour consolider le partenariat franco-sénégalais ? Telle peut être la question sur toutes les lèvres.

Par ailleurs, par rapport aux perspectives de la coopération, le focus a été mis sur le projet de résilience des écosystèmes du Ferlo (Preferlo) et le projet de construction de l’autoroute Dakar – Tivaouane – Saint-Louis. Une attention particulière a aussi été accordée au suivi du Programme d’appui budgétaire de l’AFD pour la stabilisation macroéconomique du Sénégal de 150 millions d’euros, soit 98,4 milliards F CFA approuvé en juillet 2023 et destiné à soutenir le Programme économique et financier appuyé par le FMI’’.

MOR AMAR

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