Publié le 16 Dec 2014 - 14:02
SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE

Le CFA une nouvelle fois remis en cause 

 

L’utilisation du FCFA continue d’être contestée par plusieurs organisations. Cette fois-ci, c’est le Réseau africain pour la souveraineté monétaire (RASM) qui monte au créneau pour appeler les Chefs d’Etat à repenser la souveraineté monétaire des pays africains.

 

La lutte pour l’avènement d’une monnaie unique dans l’espace Cedeao se poursuit. Et cela passe notamment par la fin du franc CFA, considéré comme une ‘’monnaie étrangère en circulation en Afrique’’. Le Réseau africain pour la souveraineté monétaire (RASM) s’est servi du sommet de la francophonie pour interpeller les chefs d’Etat concernés sur la nécessité de sortir de la Zone Franc.

A travers un communiqué dont EnQuête détient copie, le RASM soutient que  le franc CFA ne reflète pas les fondamentaux économiques de ces pays. Le réseau ajoute qu’il n’a servi ni leur développement ni leur intégration, comme devrait l’être une monnaie souveraine. ‘’Sur les 15 pays membres, 11 sont classés « pays les moins avancés » (PMA), donc parmi les plus « pauvres » du monde, selon les Nations unies. Tous les pays africains membres de la Zone sont au bas de l’échelle de l’indice de développement humain du PNUD’’, poursuit le RASM. Convaincu qu’il est temps de mettre fin à cette impasse et d’explorer d’autres voies, le Réseau exhorte les pays africains à sortir de la Zone Franc et à enterrer le franc CFA.

Le réseau pense que la décision de créer une Banque centrale et de battre monnaie figure parmi les premiers actes symbolisant l’indépendance et la souveraineté d’un pays. Ceci pour affirmer qu’excepté le cas de la Zone Franc et du franc CFA, on n’a jamais vu un pays devenu indépendant confier la gestion de sa monnaie à l’ancienne puissance coloniale. ‘’La question de la monnaie est même un problème de sécurité nationale. Cela explique pourquoi les pays mettent en place des dispositifs pour faire échec aux contrefacteurs, qui peuvent saper la valeur d’une monnaie et ruiner ainsi l’économie d’un pays’’, explique la note.

Sur le plan sous-régional, le réseau avance qu’une monnaie souveraine serait également un puissant instrument pour accélérer l’intégration économique et l’élaboration de politiques d’industrialisation viables. En somme, l’utilisation d’une monnaie sur laquelle les pays exercent leur contrôle permet à ces derniers de mettre en place des politiques communes de manière plus effective, sans avoir à se soucier de relations institutionnelles avec une puissance étrangère. Sur ce, le réseau soutient que les pays africains de la Zone Franc doivent impérativement mettre fin au franc CFA et s’engager résolument dans le processus de création d’une monnaie unique au sein de la CEDEAO.

Le Réseau africain pour la souveraineté monétaire (RASM) est un réseau à vocation panafricaine visant à mobiliser l’opinion dans les pays africains membres de la Zone Franc et au-delà, pour mettre fin à l’existence du franc CFA et de tous les accords monétaires avec la France.

ANTOINE DE PADOU

 

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