Publié le 26 Mar 2015 - 11:07
ULTIMATUM DE L’ETAT A JABER

L’inquiétude gagne les rails à Transrail

Abbas Jaber

 

L’information parue dans la presse de samedi dernier effraie les cheminots. En assemblée générale hier, ils ont commenté l’ultimatum donné par l’Etat à Abass Jaber. Les cheminots exigent une audience avec le président de la République.

 

Transrail vit-il son dernier souffle ? L’inquiétude gagne les cheminots, après la rencontre entre le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne et le partenaire stratégique Abass Jaber. En effet, selon le journal « Le Quotidien », le chef du gouvernement a indiqué à Abbas Jaber qu’il a jusqu’au 6 avril prochain pour convoquer le Conseil d’administration de Transrail et l’assemblée générale des actionnaires qui devrait approuver le nouvel organigramme de l’entreprise. Sinon, les Etats vont jouer les clauses prévues par le règlement préventif : précipiter la faillite de Transrail et la reprendre pour rien.

D’où la crainte des cheminots exprimée par Mame Demba Diakhaté, président du groupe de contact pour l’unité des cheminots : ‘’D’après les informations que nous avons reçues, le partenaire stratégique a refusé de sortir du capital. Et le plan B de l’Etat, c’est le règlement préventif pour précipiter la faillite. C’est cela qui nous inquiète. C’est pourquoi nous avons convoqué cette assemblée générale, pour informer les cheminots, mais aussi prendre toutes les dispositions nécessaires pour toute éventualité’’. Le cheminot d’informer que son groupe de contact a écrit une lettre au Premier ministre, depuis une semaine.

La missive est restée sans suite. ‘’Cela nous irrite, car nous sommes dans une tourmente. C’est une inquiétude totale. C’est pourquoi, au niveau interne, tous les syndicats se sont réunis pour former une coalition afin de sauver l’entreprise et leurs emplois’’. Et en désespoir de cause, le syndicaliste demande une audience avec le président de la République Macky Sall, pour comprendre où est-ce que le gouvernement veut aller avec le changement institutionnel de l’entreprise. Il est convaincu que sans le chemin de fer, les routes vont se dégrader.

Concernant le sort du partenaire stratégique, Abass Jaber, les cheminots n’en ont cure. ‘’Il nous dépasse. Jaber ne nous intéresse pas. Il a un contrat de concession avec l’Etat, il n’a qu’à le régler avec lui. Mais nous, en tant que cheminots, nous n’allons pas accepter qu’on amène l’entreprise en faillite’’. Pour cela, les cheminots ont ficelé un plan d’action qui tourne autour d’une rencontre d’information avec le gouverneur de Thiès. Ils comptent ensuite introduire une demande de marche. ‘’La deuxième étape de notre plan, nous ne souhaitons pas y arriver, mais nous n’excluons pas d’arrêter un train sur un passage à niveau’’, crache le syndicaliste. 

NDEYE FATOU NIANG (THIES)

 

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