Le déguerpissement des marchands ambulants de Petersen par la mairie du Plateau, et l’incendie qui s’en est suivi ont provoqué hier de nouvelles échauffourées. Déterminés à boire le calice jusqu’à la lie, les marchands ambulants promettent de revenir tous les jours pour se faire entendre.

Hier, en fin de matinée, après deux heures d’affrontements ‘’sporadiques ‘’entre policiers et marchands ambulants, le jeu du chat et de la souris a cessé, pour laisser la place à une certaine accalmie. Toutefois, vers les coups de 12 heures, au rond-point Petersen, policiers et manifestants continuaient à se regarder en chiens de faïence. De part et d’autre du rond-point, trois véhicules de la police remplis d’agents armés jusqu’aux dents étaient stationnés.

Les marchands ambulants s’étant regroupés à l’entrée de la gare Petersen, s’éparpillèrent ensuite aux alentours de la gare. Visiblement, nombre d’entre eux étaient là pour véritablement en découdre avec les agents de la municipalité et particulièrement avec la police déployée sur les lieux. Si certains vociféraient des insanités à l’endroit du maire du plateau Alioune Ndoye, pour apparemment extérioriser leur colère, d’autres s’occupaient à sensibiliser leurs camardes pour reprendre les hostilités.

Après plusieurs messes basses et plusieurs va-et-vient sous un soleil de plomb, vêtus de tenues crasseuses et dégoulinant de sueur, les marchands ambulants passèrent à l’acte. En groupe, ils décidèrent, vers les coups de 14 heures, d’aller barrer l’Avenue Blaise Diagne. Armés de bâtons et de pneus, ils n’ont pas fait quelques mètres qu’ils ont commencé à se lancer des pierres, sans que ceux qui suivaient la scène ne comprennent le pourquoi. Quelques minutes plus tard, les esprits se calmèrent. Ainsi, scandant des insanités, ils rallièrent l’Avenue Blaise Diagne. Ils dispersèrent des pneus sur l’asphalte. Les plus téméraires voulurent casser les feux tricolores sans grand succès. La circulation fut stoppée. Mais, cela ne dura que sept minutes, avant l’intervention musclée de la police.

A l’aide  de grenades lacrymogènes, la police dispersa la foule. L’air devint irrespirable. Les marchands ambulants ne demandèrent pas leur reste pour se replier. Aidés en cela par l’un d’entre eux paraissant plus âgé, qui leur a demandé de quitter les lieux. Ils s’en allèrent en rouspétant. Les policiers en uniforme et en civil descendirent de leurs véhicules pour sécuriser les lieux. En un temps record ils débarrassèrent l’avenue Blaise Diagne des pneus entassés dans l’un de leur véhicule. La circulation put reprendre normalement.

Devant l’échec de cette manifestation, les marchands annoncèrent un point de presse pour 17h, au rond-point Petersen. Au même moment, devait se tenir à Sandaga, chez Talla Diagne, un point de presse d’autres marchands ambulants. Un manifestant se mit à dire que leur action commençait à avoir une ‘’connotation politique ‘’. D’autres lui firent écho, en soutenant qu’ils ne toléreraient pas qu’il y ait de la politique dans leur démarche.

Aminatou AHNE