Publié le 1 Mar 2024 - 14:30
THIÈS - CONFÉRENCE SCIENTIFIQUE

Les opportunités qu’offre l’intelligence artificielle

 

Le Laboratoire des matériaux énergétiques d’économie et d’électricité de l’Institut universitaire de technologie (IUT) de l’université Iba Der Thiam de Thiès a organisé une conférence scientifique pour sensibiliser les étudiants et les lycéens sur les enjeux de l’intelligence artificielle.

 

Une conférence animée par le professeur Cheikh Sarr, vice-recteur chargé des Études, de l’Innovation pédagogique et de la Vie universitaire de l’université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT), s’est tenue hier à Thiès. Elle portait sur  “Intelligence artificielle et données au service de l’innovation et du développement durable“. Elle a été une occasion de passer sur un éventail d’applications de l’intelligence artificielle.

D’abord, le conférencier a tenu à définir l’intelligence artificielle (IA) qui est un moyen par lequel la machine, grâce à l’expérience et à l’accumulation de données, peut accomplir des tâches traditionnellement réservées à l’être humain. “Ces domaines ne sont pas récents, mais ont connu une application assez récente“, a relevé le conférencier en face d’une audience composée d’étudiants, de lycéens et d’enseignants.

L’IA est déjà présente dans beaucoup d’applications sur les smartphones et sur Internet, a-t-il fait savoir. C’est le cas de la reconnaissance vocale, de la reconnaissance faciale, de Google Translator, entre autres, a-t-il noté. “Selon une étude, d’ici 2030, 40 à 70 % des métiers seront impactés par l’intelligence artificielle“, selon Cheikh Sarr. Ils vont des professions de l’écriture, comme celles de secrétaire, de traducteur et de journaliste, à celles de l’agriculture, en passant par les métiers des finances, de la construction, du transport, de l'enseignement, du marketing, de la justice, etc.

Le secteur de la santé, notamment l’imagerie médicale, est un des secteurs qui “ont le plus boosté l’intelligence artificielle“, a relevé l’universitaire, lauréat du prix international de recherche Next Einstein Forum (NEF 2019) pour ses travaux de recherche sur la mise en place d’un prototype de voiture autonome connectée utilisant des capteurs pour les personnes à mobilité réduite. L’IA peut s’appliquer au diagnostic médical, au développement de médicaments, aux dossiers électroniques des patients ou à la robotique chirurgicale pour des opérations plus précises.

Il n’y a cependant  pas lieu de s’alarmer, laisse entendre l’enseignant-chercheur, précisant que pendant que certains métiers disparaîtront, d’autres naîtront. L’essentiel, rassure le professeur Salif Gaye, c’est d’être conscient des enjeux et de préparer sa reconversion ou son adaptation, “pour ne pas être pris au dépourvu“. Les étudiants et lycéens ont été imprégnés, lors de cette conférence, des composantes de l’IA, y compris des données qui sont essentielles pour son fonctionnement, mais aussi une occasion de promouvoir les sciences auprès des lycéens dans un contexte où le pays compte 80 % de bacheliers littéraires, a dit le Pr. Gaye.

À l’UIDT, il y a deux Masters dans le domaine spécifique de l’IA. Il s’agit d’un Master IA et smart tech et d’un autre sur les sciences de données, hébergés respectivement par deux UFR. Ces diplômes complètent les formations en informatique “pour contribuer à l’un des objectifs de l’État dans sa stratégie de développement de l’IA“,  a dit M. Sarr, à savoir former 90 000 personnes spécialisées dans les domaines de l’IA et de traitement des données dans les cinq ans à venir, c’est-à-dire d’ici 2028. L’État a commencé à accompagner le développement de l’IA au Sénégal à travers des financements mis en place, pour essayer d’impacter ce secteur et l’amplifier dans les années à venir. Toute une infrastructure technologique est en train d’être mise en place pour épauler cette dynamique avec le cas du supercalculateur et le data center de Diamniadio, a-t-il fait savoir.

À travers cette stratégie nationale et la feuille de route, les autorités cherchent à faire du Sénégal un “hub IA en Afrique de l’Ouest“. Le projet qui se veut “inclusif“, devra prendre en compte l’équité sociale, dit-il.  Un cadre juridique est déjà élaboré pour encadrer l’aspect éthique de l’IA. Pour le professeur Cheikh Sarr, l’idée de cette rencontre était de “lancer la réflexion et le travail pour, dans les années à venir, qu’on prenne l’IA comme une discipline à part  entière, qui doit être intégrée dans les formations universitaires“.

Il a salué la participation des lycéens, futur “vivier“ de l’université,  afin qu’ils comprennent les possibilités qui s’offrent à eux pour des besoins d’orientation.

Ndeye Diallo (Thiès)

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