La Justice ne sait pas quoi faire des deux matons
Déférés depuis hier au parquet, les deux gardes pénitentiaires Th. Faye et P. M Diamé, suspectés d'être derrière la mort du détenu Cheikh Maleyni Sané, ont été à deux reprises présentés devant le Procureur qui ne les a pas encore fait placer sous mandat de dépôt. Une prolongation qui en dit long sur les hésitations de Dame Justice...
Les deux gardes pénitentiaires ont encore bénéficié d'un retour de parquet. On ne connaît pas encore les raisons exactes de ce ping-pong judiciaire. On sait juste qu'ils ont fait face au représentant du ministère public avant d'être confiés à la Police. Le minsitère public craindrait-il des troubles qui seraient liés au placement sous mandat de dépôt des deux gardes pénitentiaires ? Hier en tout cas, leurs collègues mâtons sont entrés en fronde, au niveau de la Maison centrale d'arrêt et de correction de Reubeuss. Les repas des prisonniers ont été bloqués à l'entrée de la prison jusqu'aux environs de 18 heures. Les pensionnaires de ''Reubeuss'' dont le plus célèbre d'entre eux est Karim Wade, ont aussi été privés de visite toute la journée. Les mâtons menaçaient de passer à une vitesse supérieure si leurs collègues étaient placés sous mandat de dépôt. En organisant par exemple des évasions...
Les deux gardes pénitentaires sont suspectés d'être à l'origine de la mort du détenu Cheikh Maleyni Sané, à la Maison d’arrêt de Rebeuss (MAR), la veille du délibéré du procès de ce dernier. D’après les résultats de l’enquête ouverte sur la mort du détenu Cheikh Maleyni Sané, le défunt prisonnier ‘’a été extrait à deux reprises entre 2 et 3 heures du matin de sa cellule, menottes aux poignets par des agents de l’Administration pénitentiaire’’. En suivant la piste de la torture, les enquêteurs ont pu identifier les deux agents précités. Surtout que des traces de menottes ont été relevées sur les poignets du prisonnier au moment de sa mort. Si l’on en croit le ministre de la Justice, les deux agents identifiés ‘’seront poursuivis devant la juridiction compétente’’. Dans un premier temps, trois co-détenus du défunt ont été gardés à vue pour les besoins de l’enquête. Dans leur déposition, les trois détenus ont indiqué à l’image du chef de la chambre 9 que deux matons sont venus chercher Cheikh Maleyni Sané la nuit de sa mort.
Le certificat de genre de mort établi par le médecin légiste, Dr Gisèle Woto Gaye de l’hôpital Aristide Le Dantec, fait état de ‘’multiples plaies au niveau du dos, du cou et du cuir chevelu’’. Selon le document de l’homme de l’art, ‘’la mort violente est survenue à la suite d’une asphyxie mécanique par strangulation, dans un contexte de coups et blessures par objet contondant’’. Fort de ces éléments, la famille du défunt a déposé une plainte contre X, pour torture, sévices, coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort. Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, avait indiqué qu’‘’une enquête sera diligentée, que les responsabilités seront situées et les mesures prises sur la base des résultats de l’enquête’’.
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