Moustapha Niasse réfute et s’explique
Cité dans les ‘’Suisse Secrets’’, une enquête publiée, jeudi dernier, par plusieurs médias africains et européens, Moustapha Niasse se défend et réfute toute corruption.
‘’Mon nom ayant été associé abusivement à une affaire de corruption, j’ai l’obligation d’édifier l’opinion, pour qu’il soit clair que mon mouchoir blanc reste toujours immaculé, aujourd’hui et pour toujours, s’il plaît à Dieu’’, écrit Moustapha Niasse dès l’entame de son communiqué. Un peu plus loin, il ajoute : ‘’Jusqu’au mercredi 27 juillet 2022, date à laquelle j’ai reçu le questionnaire de OCCRP Africa Editor, j’ignorais l’existence de comptes communs que j’aurais partagés avec des personnes, dans une banque suisse. Je n’ai jamais signé aucun document pour l’ouverture de ces comptes et je ne connais même pas le nom des banques et des pays où ces comptes auraient été ouverts, encore moins à quelles fins ils auraient été ouverts et pour quelles transactions.’’
Le désormais ex-président de l’Assemblée nationale de préciser : ‘’Si mon nom y figure, une telle décision aurait été prise de manière totalement frauduleuse et à mon insu.’’
En effet, Niasse renseigne avoir reçu, à la date précitée, de Chikezie Omeje, Journaliste de OCCRP Africa Editor, un message électronique dans lequel il lui pose ‘’six questions autour de cette affaire, questions auxquelles j’ai répondu volontiers, dès le jeudi 28 juillet 2022, avec précision et sérénité’’, écrit-il.
Ainsi, le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (AFP) souligne qu’il est effectivement membre fondateur de la Société Addax–Oryx, créée en 1987 par des actionnaires de plusieurs nationalités. ‘’J’ai fait partie de ces actionnaires jusqu’en 2006, année où cette société a été admise en bourse à Toronto, au Canada. J’ai quitté volontairement la société, dans des conditions légales, parce que j’avais estimé qu’il n’était plus nécessaire de rester actionnaire. Tous ces actes posés selon les lois en vigueur, ont été dûment portés à la connaissance des autorités compétentes de la Suisse et du Sénégal’’, renseigne le progressiste.
‘’J’ai fait confiance aux administrateurs et à la direction d’Addax Petroleum’’
Moustapha Niasse révèle avoir été tenu au courant, pendant près de vingt années, de certaines décisions, comme celle portant création d’Addax Petroleum. ‘’Mais une fois cette société créée, je n’ai pris part à aucune réunion de son Conseil d’administration ou de son staff de direction. J’ai fait confiance aux administrateurs et à la direction d’Addax Petroleum. Il convient de préciser qu’en 1994, cela faisait une année que j’étais redevenu ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Exerçant cette fonction, la loi me donnait la possibilité de rester actionnaire d’une société privée ; ce qui, en droit, est un élément de patrimoine non impacté par une charge publique, lorsque l’existence de cet élément de patrimoine est antérieure à la nomination à une fonction d’État. Ce que la loi ne permet pas, dans une telle situation, c’est d’occuper des fonctions d’administrateur et de directeur’’, précise-t-il dans la note explicative.
Mieux, Niasse affirme qu’il n’a jamais décidé, ni accepté d’avoir un compte personnel ou un compte commun dans une banque suisse. Pour convaincre de son innocence, il déclare avoir ‘’toujours eu le souci, en tant que citoyen sénégalais et opérateur privé, d’être transparent dans les activités qu’(il a) menées comme consultant dans divers domaines et comme actionnaire privé de sociétés légalement constituées, régulièrement inscrites au registre du commerce de mon pays le Sénégal’’. Il ajoute : ‘’Chaque fois que j’ai occupé des fonctions d’État, j’ai quitté, en y mettant les formes légales, tous les postes que j’occupais dans le secteur privé, comme président et comme administrateur de sociétés. Naturellement, j’ai conservé, comme la loi me le permet, mes actions dans ces sociétés, ces actions étant un élément de patrimoine organisé et protégé par la loi, pour chaque citoyen. Je brandis à nouveau mon mouchoir blanc immaculé.’’
Dans cette affaire, Moustapha Niasse et Baba Diao Itoc ont été cités dans les ‘’Suisse Secrets’’ qui est une enquête publiée, jeudi dernier, par plusieurs médias africains et européens. Le projet ‘’Suisse Secrets’’ révèle que la société mère de l'entreprise (AOG) a versé de l'argent sur des comptes bancaires suisses détenus conjointement par ses employés et des élites africaines, dont les deux Sénégalais cités. Il s’agit de cinq comptes conjoints alimentés à hauteur de 66 859 252 F suisses (près de 46 milliards F CFA).
GASTON COLY