Comment en faire bénéficier aux pays d’origine et de destination
La capitale sénégalaise a abrité, hier, la réunion inaugurale du Comité consultatif africain sur la migration de la main-d’œuvre. Les différents acteurs venus du continent ont affiché leur volonté de prendre à bras-le-corps la problématique liée à la migration du travail.
En Afrique et pratiquement dans le monde entier, la migration de la main-d’œuvre est caractérisée par l’absence d’un cadre juridique et institutionnel qui définit et règlemente de manière claire ce mouvement important d’hommes qui engage la vie et l’avenir de plusieurs individus. Pour combler ce vide ou renforcer le peu de mécanismes existants en la matière, il a été institué, sous l’impulsion de l’Union africaine, le comité consultatif africain sur la migration de la main-d’œuvre dont la session inaugurale s’est tenue hier à Dakar.
Au cours des échanges, il a été relevé que la migration de la main-d’œuvre, quand elle est bien gérée, peut apporter de gros avantages aux pays d’origine et de destination. Mieux, reconnaît-on, elle a permis de combler les déficits de compétence ainsi que les besoins en main-d’œuvre dans plusieurs secteurs industrialisés, contribuant ainsi à leur développement économique. Toutefois, les retombées bénéfiques de la migration telles que les envois de fonds, les transferts de connaissances et de compétences ont également contribué à la croissance des économies des pays d’origine de ces migrants. ‘’Si la migration de la main-d’œuvre est mal gérée, les flux migratoires de main-d’œuvre peuvent avoir un impact négatif sur les Etats et sur le bien-être des travailleurs migrants, la sécurité nationale et régionale, les relations interétatiques et les relations entre les migrants et les communautés d’accueil’’, explique-t-on dans la note introductive du séminaire.
Par ailleurs, l’absence de lois, de politiques et pratiques en matière de migration de la main-d’œuvre en Afrique demeure un obstacle majeur au développement et à la mise en œuvre de mécanismes de dialogue entre les pays de départ et d’accueil.
La création du comité consultatif africain sur la migration de la main-d’œuvre vise la promotion et la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles, énoncés dans les chartes et protocoles pertinents internationaux et de l’Union africaine. Ceci dans le but de favoriser une réalisation progressive de la libre circulation des personnes et d’assurer une jouissance des droits de résidence, d’établissement et d’accès à l’emploi légal dans les pays d’accueil, conformément au traité d’Abuja de juillet 1991. En outre, le comité vise à rendre effective l’harmonisation des cadres sur la main-d’œuvre, la sécurité sociale et la fiscalité qui favorisent et protègent les droits des travailleurs entre les pays.
Pour sa part, le directeur de cabinet du ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions a rappelé que les migrations représentent un important enjeu de développement au regard des opportunités qu’elles offrent en matière de création et de distribution de revenus , de création d’emplois et de transferts financiers dont le montant cumulé dépasse l’aide publique au développement. Toutefois, Aboubacar Wade déclare que les opportunités de la migration ne doivent cependant pas occulter la complexité des équations qu’elle pose, lorsque les flux migratoires sont irréguliers, dans un contexte marqué par la mise en place de réseaux de trafic illicite et de traite d’êtres humains de plus en plus sophistiqués.
MAMADOU YAYA BALDE