Le boucher a sectionné la main de son voisin
Pour avoir sectionné la main d’un voisin, le boucher Omar Diagne a été condamné à deux ans de prison, pour coups et blessures volontaires avec amputation.
Le boucher Omar Diagne a sans doute confondu la main d'Omar Tamboura à la viande qu'il a l’habitude de couper au travail. Car, il n’a pas hésité à sectionner le bras de son voisin. Pour cet acte, il a écopé de deux années d’emprisonnement. Les deux bouchers étaient en bisbilles depuis un an, à cause d’une banale affaire de vélo. ''L’année dernière, il a amené mon vélo au Magal de Touba. À son retour, le vélo a eu un problème.
Mais, il a refusé de le réparer'', a expliqué le prévenu Oumar Diagne à la barre. Depuis lors, les deux amis se regardaient en chiens de faïence. ''Oumar Tamboura m’insultait à chaque fois que je le croisais dans la rue. Je suis même allé à la police et un arrangement a été trouvé. Mais il me narguait, en disant à qui voulait l’entendre qu’il avait gâté mon vélo et qu’il n'allait jamais le réparer'', a poursuivi le boucher.
Le 10 décembre dernier, la coupe étant pleine aux yeux de Omar Diagne, il a commis l'irréparable. ''Il m’a intercepté nuitamment avec une machette. Il m’a asséné un coup à la main gauche’’. Une bagarre s’en est suivie. Lorsque la machette est tombée, Oumar Diagne l’a ramassé pour porter un coup à la main droite de son antagoniste. ’’La main est tombée’’, a narré le prévenu dont les propos ont suscité l’émoi dans la salle d’audience. Toutefois, il s'est empressé de plaider la légitime défense. ''Je me défendais, car il m’a donné 3 coups de machette'', a argué le prévenu en exhibant de vielles cicatrices.
Le poignet moulé dans une chaussette rouge, Omar Tamboura a balayé d’un revers de main les allégations du prévenu. Selon ses dires, c’est plutôt le boucher qui était armé, d’autant plus qu’il revenait du travail. ''Je ne suis jamais armé et je n’ai pas peur de lui pour m’armer’’, a déclaré la partie civile. Il a confié que le prévenu le menaçait sans cesse. C’est pourquoi ''il m’a coupé la main’’. En guise de réparation, il a réclamé la somme de trois millions de francs Cfa.
Convaincu que le prévenu nourrissait une haine envers la victime, le parquet a estimé qu’il y a eu préméditation et requis cinq ans ferme. ''Le dossier est lourd, parce qu’il y a amputation et nous le déplorons tous, mais il est chargé négativement’’, a répliqué Me Ibrahima Diagne. Avant de plaider l’excuse de provocation. C’est pourquoi lui et son confrère Pape Mor Niang ont demandé une disqualification des faits de coups et blessures volontaires (CBV) avec amputation en CBV réciproques. Le tribunal ne les a pas suivis, en déclarant Oumar Diagne coupable des faits qui lui sont reprochés.
FATOU SY