Publié le 9 Oct 2024 - 17:15
DÉFENSE DES LIONS  

À 3 c’est bien, mais à 4 c’est mieux !

 

Depuis la Can en Côte d’Ivoire, le Sénégal joue avec une défense à 3. Un système que peinent à assimiler les Lions. Au-delà de perturber l’équilibre de l’équipe, il ne s’adapte pas aux profils en place dans la Tanière. Dans cette situation, le retour à une défense à 4 urge.

 

L'équipe nationale du Sénégal détient la meilleure défense de sa poule des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2025 (1 but encaissé) et celle de la Coupe du monde 2026 (1 but encaissé). Elle reste aussi sur un total de 4 buts encaissés sur les 10 dernières rencontres disputées (6 clean sheets). Des chiffres qui peuvent flatter. Cette solidité défensive, bien remarquable du point de vue des statistiques ne se retrouve pas souvent dans le jeu. Les partenaires de Kalidou Koulibaly encaissent peu, mais concèdent souvent des buts qui coûtent cher. Sur les 4 buts encaissés, 2 d’entre eux sont des buts égalisateurs qui coûtent trois points au Sénégal (face à la RD Congo à la 85e mn et contre le Burkina Faso à la 95e mn). Ce fut le cas à la Can-2023, quand la Côte d’Ivoire a égalisé à la 86e mn des huitièmes de finale (élimination aux tirs au but). Trois sur quatre buts encaissés qui laissent un goût amer.

Problème de casting

Le point commun de ces quatre buts est un changement de système. Un passage à une défense à 3 qui désorganise la structure de jeu des Lions. Un manque d’automatisme avec des joueurs qui ne jouent pas à leur poste habituel. Habib Diarra, souvent positionné en piston droit (milieu de terrain de formation), Ismaïla Sarr, ailier de formation, aligné comme piston gauche. Cette désarticulation de l’équipe se reflète dans le rendement sur 90 minutes. La multiplication des efforts de repli, la concentration maximale des hommes composant les deux lignes défensives (défense et milieu de terrain) et la maîtrise que demande le système à trois défenseurs sont difficiles à assurer par des joueurs qui n’ont pas l’habitude de l’exploiter.

Pour ce rassemblement du mois d’octobre, neuf défenseurs sont à la disposition de Pape Thiaw et Teddy Pellerin : Kalidou Koulibaly, Abdou Diallo, Moussa Niakhaté, Abdoulaye Seck, Ismaïl Jakobs, El Hadj Malick Diouf, Seydou Sano, Formose Mendy et Abdou Aziz Ndiaye.

S’adapter aux profils présents  

Sur les neuf, seul El Hadj Malick Diouf (19 ans) joue en tant que piston gauche dans une défense à 3. Difficile de se baser sur ce seul élément avec ce profil pour continuer à jouer dans une telle configuration. D’ailleurs, le joueur formé à l’académie Mawade Wade est un nouveau dans la Tanière. Convoqué pour la première fois durant la trêve de septembre 2024, El Hadj Malick n’a pas encore bénéficié d’assez de temps de jeu pour prétendre bousculer la hiérarchie. Pourtant, le milieu latéral possède toutes les qualités pour y parvenir. Depuis le début de la saison, il totalise 5 buts et 2 passes décisives en 9 rencontres de première division tchèque. Des statistiques intéressantes pour un joueur de couloir, mais qui posent la question de son adaptabilité dans un schéma à 4 défenseurs.

Car, depuis le début de sa carrière, El Hadj Malick Diouf a quasiment toujours joué comme milieu latéral (seulement 4 matches comme latéral gauche). Ce retour à un système à 4 arrières ne servira pas seulement à rééquilibrer l’organisation défensive de l’équipe nationale, mais il sera aussi bénéfique à l’attaque avec beaucoup plus de joueurs à vocation offensive.

‘’Il faut mettre quatre défenseurs, sans hésitation. Derrière eux, il y aura un bon gardien, en la personne de Seny Dieng, quand Mendy n’est pas là. Cette structure est une possibilité pour mettre beaucoup de buts’’, affirme coach Cheikh Tidiane Bitèye.

Face à la lanterne rouge Malawi, cette configuration sonne comme une occasion de retrouver une assurance offensive.

Jakobs-Mendy, pour assurer les arrières

Malgré un imbroglio avec le club de truc de Galatasaray concernant un éventuel forfait d’Ismaïl Jakobs, l’équipe nationale du Sénégal va bel et bien compter sur son latéral gauche durant cette trêve. Régulièrement titulaire sur ce couloir, le joueur prêté par l’AS Monaco à Galatasaray a toujours montré une assurance. Sa complicité avec Sadio Mané fait de lui un véritable atout à ce poste. Capable de déborder et de permettre au n°10 sénégalais de se retrouver souvent au cœur du jeu. Son ‘’presque forfait’’ a permis au staff des Lions de faire appel à un autre latéral, Abdou Aziz Ndiaye.

Le joueur du Jaraaf, latéral droit de métier, est resté dans la Tanière malgré le retour d’Ismaïl Jakobs. S’il est difficile de lui prédire une place de titulaire lors des deux prochaines sorties, il reste une solution parmi les autres choix sur le côté droit de la défense des Lions.

Titulaire dans l’axe en club, Formose Mendy a été utilisé comme défenseur droit par Aliou Cissé sur ses dernières titularisations. Abdou Diallo a aussi quitté l’axe des Lions avec l’arrivée de Moussa Niakhaté. Sur ses dernières apparitions, il occupait un des couloirs ou l’entrejeu. Le choix de compter sur Ismaïl Jakobs (latéral gauche) et Formose Mendy (latéral droit) sont plus judicieux. Les deux latéraux ont d’ailleurs démarré lors de la courte victoire (1-0) face au Burundi, à Bujumbura, le 9 septembre dernier. Dans l’axe, le tandem Koulibaly-Niakhaté reste indéboulonnable.

MAMADOU KANE

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