‘’Il faut un championnat régulier chez les jeunes’’
On a noté une émergence des équipes nationales sénégalaises de petites catégories au plan continental et mondial. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?
Il y a effectivement une avancée des équipes nationales de petites catégories dans les compétitions internationales. Cette émergence a coïncidé, d’une part, avec l’avènement des centres d’excellence comme Diambars, Génération Foot et Dakar Sacré-Cœur. La base des équipes nationales du Sénégal de petites catégories est constituée des jeunes issus des centres de formation. D’autre part, il y a l’avènement du football professionnel. Et donc, ces joueurs évoluant en Ligues professionnelles (L1 et L2) profitent de la régularité et de la qualité du championnat.
Par ailleurs, il faut noter également le programme de réhabilitation et de construction des infrastructures sportives, notamment avec les stades chinois. De plus en plus, on a des terrains mieux adaptés avec des gazons synthétiques. Il y a aussi la meilleure collaboration entre le ministère des Sports et la Fédération sénégalaise de football (FSF). Tout ceci a été corroboré par l’organisation des Can U20 et U23 en 2015. C’est ce qui a permis à nos juniors d’aller jusqu’en finale (Can 2015) puis de faire partie du carré d’as au mondial de leur catégorie la même année.
Après on peut se poser la question de savoir s’il n’y a pas mieux à faire. Il faut accompagner tous ces efforts par la tenue d’un championnat régulier au niveau des jeunes. C’est qui fait défaut. Dakar arrive à s’en sortir avec quelques matches au niveau junior et cadet. Et c’est souvent insuffisant par rapport aux normes internationales. Mais dans les régions, ça tâtonne encore. Il faut apporter des correctifs à ce niveau pour faire un maillage au niveau national et permettre au football de se développer à la base, de façon harmonieuse.
A ce propos, pensez-vous que le Centre sportif régional de détection et de promotion de jeunes talents de Fatick, dont vous assurez la direction, puisse contribuer à ce développement harmonieux du football à la base ?
C’est un excellent projet qui peut accompagner le développement du football à la base. Aujourd’hui plus que jamais, l’élimination de nos clubs au niveau africain montre qu’il y a des choses à faire. La solution serait de relancer le football à la base en accompagnant l’organisation régulière de compétition en petite catégorie, certes par la fédération mais aussi par le biais du soutien que le ministère compte apporter au plan de développement du sport.
C’est dans ce cadre que s’inscrivait la création du Centre régional de détection de jeunes talents de Fatick, même si encore on est au balbutiement. Fatick constitue un centre pilote du projet qui devait s’étendre, au fil des années, sur l’ensemble du pays où sont implantés les stades régionaux. Le but étant d’animer ces infrastructures sportives comme dans le temps où elles étaient remplies de monde avec une jeunesse sportive qui s’activait dans les différentes disciplines.
Où en êtes-vous avec les objectifs fixés ?
Il y a la première promotion qui va sortir en fin d’année 2017, après quatre ans de formation. Ce sont des jeunes qui sont arrivés dans le centre à l’âge de 13 et 14 ans. Ils auront donc 18 ans, au maximum, à la fin de la formation. On va évaluer et voir comment procéder à un redéploiement dans les autres régions. Il s’agira aussi de corriger certaines erreurs et renforcer les acquis. Le centre a également contribué à hisser le niveau du football fatickois. Aujourd’hui, Fatick a une représentation au niveau de la Ligue 2. Dans le développement de ce centre, il y a eu un regain même si nos joueurs ne sont pas encore très présents dans les deux équipes fanions de Fatick.
LOUIS GEORGES DIATTA