Le Sénégal doit viser un résultat positif, ce mercredi, contre la Pologne, en match comptant pour la 3e et dernière journée de la phase de poules de la Coupe du monde des moins de 20 ans, selon l’analyse de l’agent intermédiaire du football africain résident à Brescia (Italie) Abdoulaye Bar Diouf. Pour lui, une victoire des Lionceaux face à l’équipe du pays organisateur force le respect chez leurs prochains adversaires.

L’équipe du Sénégal des moins de 20 ans effectue sa troisième sortie en Coupe du monde de sa catégorie, ce jeudi. Après une qualification en huitièmes de finale acquise grâce à ses deux victoires brillantes contre Tahiti (3-0) et la Colombie (2-0), les esprits sont sûrement déjà tournés vers le prochain tour de la compétition. Pour ce genre de match, certains sélectionneurs sont tentés de faire tourner l’effectif, alors que d’autres optent pour la continuité.

Pour l’agent intermédiaire du football africain résident à Brescia, en Italie, cette rencontre est une belle opportunité pour préparer les prochaines étapes qui sont à élimination directe. ‘’Ce troisième match permet au coach de revoir ce qui n’a pas marché. Gagner ne veut pas dire que tout est Ok. Il faut revoir certains de ses joueurs pour renforcer ce qu’il a déjà’’, a déclaré Abdoulaye Bar Diouf dans un entretien avec ‘’EnQuête’’.

Selon lui, si l’entraineur veut faire des changements, il ne doit pas toucher plus de la moitié de l’équipe. ‘’Ce n’est pas prudent de changer un dispositif tactique de plus de 50 %. Parce que si l’équipe est remaniée, lors des huitièmes de finale, elle peut perdre de la confiance. Les changements peuvent saper le mental d’un joueur durant un tournoi’’.

A son avis, l’idéal, c’est de garder la même ossature et poursuivre sur la même dynamique que lors des deux premières journées. L’équipe du Sénégal, dit-il, a marché à ‘’98 %’’ depuis le début du tournoi. Dabo doit chercher à compléter les ‘’2 %’’ qui restent, en apportant de ‘’légers changements’’. Pour illustrer son analyse, M. Diouf a cité l’exemple de l’Italie en 2006 où, rappelle-t-il, Marcelo Lippi ‘’a gardé presque la même ossature’’ durant toute la compétition. ‘’C’est lors des demi-finales, quand le match contre l’Allemagne était un peu coincé, qu’il a utilisé Del Piero dans les prolongations, pour décanter la situation. Nesta (Alessandro)  était blessé et Materrazzi est venu du banc en force, après avoir suivi certains matches sur le banc, pour donner la coupe à l’Italie, en provoquant Zidane et en égalisant lors de la finale contre la France’’.

‘’Gagner pour forger le respect’’

Même si le Sénégal est déjà assuré de passer au second tour, Abdoulaye Bar estime que les joueurs doivent jouer comme s’ils n’étaient pas encore qualifiés. Car le résultat de cette rencontre contre le pays organisateur leur permettra de se bâtir un ‘’mental de fer’’. ‘’Demain, suggère-t-il, ils doivent avoir une victoire ou un match nul pour forger le respect pour bien entrer dans les huitièmes de finale’’.

La Pologne occupe la 2e place (3 pts, -1) du groupe A, à égalité de points avec la Colombie (3e, 3 pts, +0). Les Polonais ont besoin de victoire contre le Sénégal, pour décrocher une qualification en huitièmes de finale. Ce qui fait dire à Abdoulaye Bar Diouf que la pression sera du côté de l’équipe polonaise. ‘’Les gosses doivent résister devant la Pologne pour préparer leurs prochains adversaires’’, dit-il.

Pour aller jusqu’à la victoire finale, Diouf Bar pense que les protégés de Youssoupha Dabo doivent être ‘’prêts à affronter toutes les situations’’. ‘’Un joueur doit pouvoir gérer dans sa tête la fatigue et la pression pour gagner. Même après des prolongations, il faut se préparer à jouer 48 heures après. Parce que la compétition, c’est un combat, une guerre. Pour gagner, il faut aller jusqu’au bout’’.

LOUIS GEORGES DIATTA