Moustapha Cissé Lô, vice-président de l’Assemblée nationale

''Nous devons taire nos divergences et travailler ensemble''

Le Khalife général des mourides a lancé un appel au dialogue entre l’opposition et la majorité présidentielle, pour discuter du développement du pays et prendre des initiatives communes. Mais quand nous irons aux élections, le peuple sera libre de choisir. En attendant, il est le temps que nous tous, majorité comme opposition, nous retrouvions autour de l’essentiel et évitions les querelles et le bavardage inutile.

C’est  un discours d’apaisement, de rassemblement. Un discours qui a une portée historique, parce qu’aujourd’hui nous savons que le Khalife général appelle à l’unité nationale, à la cohésion pour le développement du Sénégal. Nous sommes dans l’ensemble très satisfaits de ce grand Magal de Touba, sur le plan de la communication, comme sur le plan de l’organisation.

Nous félicitons le Khalife général des mourides, Serigne Cheikh Sidy Makhtar Mbacké, son porte-parole, Serigne Bass Abdou Khadre et le grand guide Serigne Mountakha Mbacké des messages qu’ils ont délivrés. Donc, nous devons nous évertuer à travailler dans ce sens et le président de la République sera conscient de cette déclaration.

Déjà, il avait entrepris un certain nombre d’actions, pour lancer un appel fort à l’unité nationale. Un appel fort pour un grand rassemblement autour de l’essentiel, pour bâtir un Sénégal nouveau, un Sénégal de développement et un Sénégal émergent.

Abdoulaye Makhtar Diop, Grand Serigne de Dakar

''C’est un appel qui transcende le pays''

Quand Serigne Bassirou Abdou Khadre dit qu’il y a d'autres méthodes que la violence, pour porter les revendications sociales et appeler à des solutions, là on est véritablement dans un discours citoyen. La préservation de la sécurité des biens publics et des personnes physiques est un devoir citoyen.

Je crois que cet appel s’adresse aux organisations syndicales, à la société patronale, pour qu’elles prêtent une oreille attentive aux travailleurs. Pour l’appel qui s’adresse aux hommes politiques, il transcende le pays, parce que vous avez bien entendu Serigne Basse Abdou Khadre appeler les diplomates pour, chacun en ce qui le concerne, œuvrer à des relations de bon voisinage.

Ceci est encore plus valable en Afrique où nous avons beaucoup de problèmes liés aux populations, parce que généralement les conflits entre États naissent des conflits entre les populations riveraines. C’est tout le problème que nous avons eu entre le Sénégal et la Mauritanie. Ce sont les populations et non les États qui sont obligées de prendre en charge les humeurs des uns et des autres.

Sous ce rapport, c’est extraordinaire d’avoir un tel discours. Et je pense que les hommes politiques, les citoyens sénégalais, rendus à eux-mêmes, doivent écouter ce genre de discours. C’est ce que nous attendons des chefs religieux. Le Sénégal traverse une situation assez dangereuse. Regardons ce qui se passe à l’université, dans certains milieux, pour dire arrêtons-nous, réfléchissons ensemble, pour qu’on puisse travailler dans la stabilité et le développement.

Alioune Badara Cissé, responsable politique apériste

''Ce sont des enseignements que nous pouvions tirer tout seul''

Ce n’est pas la première fois que le Khalife général des mourides émet cet appel. Il a toujours appelé à ce que les tenants du pouvoir mutualisent leurs efforts, pour satisfaire les besoins et les aspirations des populations. Donc, s’il appelle à un dialogue entre l’opposition et la majorité présidentielle et les organisations syndicales, nous ne pouvons que nous en glorifier.

Nous qui sommes actifs dans le landernau politique, il nous a exhortés à davantage de cohérence et de cohésion, d’unité, de concorde, de concertation. Il a également recommandé des concertations permanentes entre ceux-là qui gèrent le pouvoir et  l’opposition.

De la même manière, il a appelé à l’établissement de relations de concertation dans le milieu du travail, au niveau syndical, pour que les employés et les employeurs, chaque fois que nécessaire, se concertent plutôt que de détruire le bien public et de manifester.

Je pense que ce sont des enseignements que nous pouvions tirer tout seuls. Cette année, on est allé un peu plus loin, contexte oblige. Donc, de quoi nous nourrir mentalement et spirituellement jusqu’au Magal prochain.