L’ex-greffier Amadou Lamine Diagne condamné à deux ans
Le Tribunal correctionnel de Dakar a vidé hier l’affaire des audiences fictives et de trafic d’ordre de mise en liberté provisoire qui a secoué la Cour d’appel de Dakar. Le cerveau de cette affaire, un ex-gardien de prison reconverti en greffier, Amadou Lamine Diagne, a écopé de deux ans ferme. Il a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs, de faux et usage de faux dans un document administratif, de délivrance indue de document administratif, de corruption active et passive et entrave au fonctionnement de la justice.
Déclarés coupables de complicité de ce chef d’accusation, Moussa Ndiaye et Issa Lakoune sont condamnés à la même peine. Quant à l’agent à la Cour d’appel, Habibatou Gaye, déclarée coupable de complicité de corruption passive, elle a écopé d’une amende ferme de 50 000 Francs. De même que les autres prévenues, notamment Lala Boundaw Ndiaye, Sariétou Sow, Ndèye Sokhna Samba, Jacinta Anène, Aïssata Dianké. Le Parquet avait requis 10 ans ferme contre Amadou Lamine Diagne et 5 ans contre le reste.
Cette affaire est partie du constat fait par des juges d’appel. Ces derniers avaient remarqué que des personnes devant être rejugées ne se présentaient pas. Car, elles étaient déjà libres alors que ces prévenus n’avaient ni purgé leur peine ni bénéficié d’une liberté provisoire de la part du Parquet général. D’ailleurs, plusieurs fois, des juges et avocats n’ont pas manqué d’exprimer leur surprise face à cette situation. Certains ont parfois naïvement accusé les grâces présidentielles. Or, il n’en était rien car ces prévenus en attente de jugement ont monnayé leur libération grâce à Lamine Diagne qui était officier au service de l’enrôlement du parquet général qui confectionnait des ordres de mise en liberté. Il a été perdu par des écoutes téléphoniques. Ce qui fait qu’il n’a pas eu de peine à avouer les enregistrements à lui présentés.
FATOU SY