Quand les étudiants allient études et business
La toute première édition de la Semaine de l'innovation et de l'entrepreneuriat a été clôturée ce vendredi à la salle de conférence Ucad II.
Après une semaine durant laquelle des étudiants d'origines diverses ont rivalisé d'ingéniosité et d'innovation, le moment était venu de clôturer en beauté. En effet, en cette fin de mois de janvier, le monde universitaire a primé les 10 apprenants aux startups les plus innovantes et à fort potentiel. “D'abord, il faut saluer le rôle crucial de l'université Cheikh Anta Diop, qui, encore une fois, a été une mère, une grande sœur pour toutes les autres universités. Cette semaine dédiée à l'innovation et à l'entrepreneuriat a été rendue possible grâce à cette symbiose universitaire qui a prévalu durant tout le processus”, argue la rectrice sortante de l'université Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niasse, Ndeye Coumba Touré Kane.
La désormais ex-patronne de l’USSEIN, qui présidait cette cérémonie de clôture, dit être ravie de constater que l'université sénégalaise élargit son champ d'action. “L'université, si l'on résume, doit remplir trois missions principales : l'enseignement, la recherche et le service à la communauté. Mais je pense qu'avec cette Semaine de l'innovation et de l'entrepreneuriat que nous clôturons aujourd'hui, on est obligé d'ajouter un quatrième volet : l'employabilité. Les lauréats ainsi que tous ces étudiants qui n'ont pas démérité à l'issue de ce concours prouvent qu'il est bien possible d'étudier tout en gérant son petit business à côté.” Selon elle, tous les prototypes présentés par les uns et les autres méritent l'attention particulière de la hiérarchie. En outre, Mme Touré Kane a plaidé pour que la prochaine édition se tienne dans une “université régionale”.
À cette cérémonie de clôture, on a aussi noté la présence du vice-recteur, Massamba Mbaye. Ce dernier a insisté sur l'un des piliers essentiels d'une université. “La mission principale de l'université, c'est le service à la communauté. C'est ainsi qu'il faut saluer tous les produits innovants présentés aujourd'hui. Les jeunes ne sont pas des problèmes, ils sont des solutions à développer, comme le démontre cette semaine durant laquelle ils ont fait preuve de beaucoup de savoir-faire. C'est là une preuve que les étudiants travaillent pour décrocher leurs diplômes, mais aussi trouvent du temps pour créer des opportunités d'emploi.” Dans son intervention, M. Mbaye n'a pas omis de magnifier l'implication des autres universités telles que l’UGB, l’USSEIN et l’université de Thiès.
Tout pour l'agriculture
Lors des présentations de leurs produits, on a constaté que les lauréats ont fait la part belle au domaine de l'agriculture. “Agri Drone Vision est une solution innovante pour un gain de temps conséquent pour nos agriculteurs, dans la mesure où nos drones aident à la détection des maladies des plantes et à leur traitement avec beaucoup de célérité. Notre prototype Jambar 221 que nous avons déjà testé permet donc un gain de temps et un meilleur rendement dans la production agricole,” estime le représentant d’Agri Drone Vision, Badara Gadiaga.
En provenance de l'université de Thiès, El Hadji Malick Sène, qui a travaillé dans le domaine agricole, doit son prix à son projet dénommé Cactus Innovation. Il présente son produit ainsi : “Notre projet se résume à la valorisation du cactus. Grâce à un procédé que nous avons élaboré avec d'autres camarades de l'université Iba Der Thiam de Thiès, nous avons réussi à produire de l'engrais 100 % bio, destiné à la culture. C'est notre modeste contribution pour asseoir une agriculture produisant des fruits et légumes sans fertilisants artificiels.”
Mariama Bocoum, étudiante au département d'histoire, quant à elle, a présenté un produit qui s'intéresse à la dermatologie. La propriétaire de Rema Savon, fondée en 2022, nous parle de son business et de ses ambitions futures. “Notre start-up, Rema Savon, valorise les savons bio pour lutter contre la dépigmentation qui est la première cause du cancer de la peau au Sénégal. Après cette distinction, nous espérons pouvoir bénéficier de financements afin d'élargir notre business. Car soutenir Rema Savon, au-delà de son impact sur le plan sanitaire, c'est promouvoir la beauté de la femme sénégalaise, la femme africaine.”
MAMADOU DIOP