Publié le 14 Jul 2012 - 14:44
COMMERCE AUTOUR DU PAIN

Le problème, c’est la distribution

 

Dans le cadre des débats du COSIDEV, la fondation Rosa Luxembourg a organisé un panel pour parler du pain et voir quelles solutions durables apporter à ce secteur. Et pour éclaircir l'opinion sur les problèmes que rencontrent les boulangers, des spécialistes et des acteurs y ont été conviés.

 

C'est le cas de Alioune Thiam représentant les boulangers modernes et de son homologue des producteurs du pain dénommé ‘’tapalapa’’. Pour M. Thiam, le véritable problème des boulangers au Sénégal c'est la distribution, car avec cette dernière, les boulangers modernes perdent beaucoup d'argent à cause des revendeurs qui disent assurer la distribution.

 

Pour lui, le problème du pain est survenu au Sénégal en 2001. ‘’C'est en au début des années 2000 avec la politisation du pain de la part des gouvernants qui avaient craint une émeute du pain comme il y en a eu dans d'autres pays comme la Mauritanie ou la Tunisie’’, a dit M. Thiam, selon qui il est anormal que les meuniers soient libres de fixer le prix du sac de farine alors qu'eux, ils ne sont pas à mesure de le faire pour le pain.

 

En effet, le prix du pain étant homologué par l'État, il est impossible pour les boulangers d'augmenter le prix de cette denrée de première nécessité. En amont, le prix de la farine, non homologuée elle, a augmenté de 40%. Pour pallier à cela, les boulangers sont obliger de ‘’mentir’’. Alioune Thiam est également revenu sur la qualité du pain qu'il dit mauvaise. ‘’On sait que la qualité du pain n'est pas bonne, mais on y peut rien’’, a-t-il ajouté.

 

Mais pour les meuniers, représentés par Claude Demba Diop de la Nouvelle Minoterie Africaine (NMA), les maux des boulangers ne sont pas liés au prix de la farine, mais à d'autres secteurs comme le gaz-oil, l'électricité ou encore de la distribution. C’est pourquoi il propose l'incorporation de céréales locales dans la fabrication du pain. Mais, il reconnait que ‘’l'incorporation des céréales locales pose beaucoup de problèmes car le consommateur sénégalais est très difficile.

 

Il a des habitudes alimentaires figées et se fie beaucoup à l'aspect, la couleur, le goût’’. Une autre solution exposée par Amadou Kanoute directeur exécutif de CICODEV Afrique serait de cultiver le blé au pays. Une étude menée par le sénateur Yaya Dia démontre qu'il est possible de produire du blé sénégalais, notamment à Richard Toll.

 

Mame Diarra Senghor