Le Franco-sénégalais Ibrahima Ly condamné à 15 ans de travaux forcés
Ibrahima Ly est entré dans les annales judiciaires du Sénégal de manière bien singulière. Il est la première personne à être jugée sous le fondement de la nouvelle loi sur le terrorisme. Il est également la première ‘‘victime’’ de ladite loi car hier, la chambre criminelle à formation spéciale du Tribunal de grande instance de Dakar l’a condamné à 15 ans de travaux forcés. Le jeune Franco-sénégalais est reconnu coupable d’apologie du terrorisme et d’acte de terrorisme par association. En revanche, il est acquitté des faits d’acte de terrorisme par menaces.
Le natif de Trappes en France, a été arrêté à Mbour. Lors de la perquisition, des livres, des notes d’enseignements islamiques, des téléphones, des billets de banque, deux passeports ont été retrouvés chez lui. Lors de l’enquête, les gendarmes ont découverts des photos et vidéos de lui prises en Syrie dans le bastion de l’Etat islamique (EI).
Lors de son procès, l’accusé s’est réclamé de la confrérie Tidiane et a allégué s’être rendu en Syrie pour perfectionner sa connaissance du Coran et de l’arabe car il avait des assurances que la ville de Raqqa était épargnée par les conflits. Quid des photos et la vidéo dans laquelle il se réjouit de l’attentat contre Charlie Hebdo tout en promettant l’enfer ‘’aux mécréants’’ ? Il a déclaré qu’il a fallu jouer le jeu, faire semblant afin de prouver sa bonne foi et pouvoir se libérer. Pour les photos prises dans le fief de Daesh, il prétendait les avoir acceptées sous la contrainte mais il voulait rassurer sa famille. Il ajoutait que le nom de guerre d’Abu Azam lui a été imposé sans qu’il n’en connaisse la signification. Ses dénégations n’avaient pas convaincu le parquet qui avait requis les travaux forcés à perpétuité.