Publié le 22 Mar 2013 - 03:15

Dis leur un poème

 

 

Je vais vous dire un poème

Faites le vide et fermez les yeux

Silence

Ce poème est sonore

Car votre cœur est son tambour

Votre émotion son rythme et sa pulsion

Votre esprit son génie

Vos yeux fermés son image hardi

Vos oreilles la portée de son chant

Et votre étonnement son style

 

Un chant vient de terrasser le quotidien de la vie

Ce chant, c’est celui du poète

Il vous montre la sécheresse de nos cœurs

Quant au Sahara jusque les massifs d’ifoghas

On poursuit le déclin de l’ennemi

Sur le mur écarlate de la répression

On inscrit les initiales des pilleurs de la nation

A la traque la venaison sera féconde

Le magot, le cachot ou sur le fagot

Tu brûleras pour éblouir les yeux de la cité

Qui avale vagues par vagues les vicissitudes de la vie

Et dans ce carnaval ou la clepsydre vomit le sable du temps

Le destin des enfants talibés est le sujet du moment

L’odeur de la peau brûlée par les guenilles

Inspire les décideurs qui s’activent telles des chenilles

L’immolation par le feu et la grève de faim

Sont devenus les sacrifices à la mode pour parvenir à ses fins

Les jeunes à l’espoir dévalisé, rêvent, dossiers déposés

D’être embaucher dans la fonction publique

Les enseignants à l’appétit aiguisé ourdissent des plans

L’Etat armé de promesses renonce à ses engagements

Le silence de la poésie avale le bruit aussi

Car le temps de la poésie c’est l’instant de la vie

Et si l’écho de la voix du poète ne fend vos cœurs

Nul n’empêchera à l’insecte de broyer la fleur

 

 

Amadou Moustapha DIENG

Journaliste Poète

 

 

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