Publié le 2 Oct 2014 - 23:13
DISTRIBUTION DE 200 MOUTONS DE TABASKI

AMA casque 130 millions de FCFA pour les démunis

 

A deux jours de la fête de la Tabaski, la quête d’un mouton devient un véritable casse-tête. Hier, l’Agence des musulmans d’Afrique (AMA) a réglé cette équation pour de nombreuses familles, en offrant 200 moutons, au CICES.

 

Les moutons sont de taille moyenne repartis en 7 troupeaux. Ils sont placés dans de grands rectangles bornés par des barrières métalliques. Les bénéficiaires sont tous priés de garder le calme et respecter l’ordre d’inscription sur la liste. Au total, 200 moutons à distribuer par l’Agence des musulmans d’Afrique (AMA). 16 quartiers en raison de 10 à 15 personnes par quartier sont concernés par la distribution. Parmi eux, il y a des veuves, des imams, des handicapés et des orphelins.

‘’Le programme de distribution, dont le coût total s’élève à 130 millions de francs CFA, va concerner toutes les régions du Sénégal’, indique le président de l’AMA, Thiery Yahya Mané. A l’en croire, 500 moutons seront distribués au total dans le cadre de ce programme. 25 000 familles bénéficiaires, révèle-t-il, sont ciblées par le programme sur l’ensemble des régions du Sénégal. ‘’L’objectif de ce programme, qui va se poursuivre jusqu’à la veille de la fête, est de réduire les souffrances des populations supposées vulnérables en leur permettant eux aussi de faire le sacrifice le jour j’’.

‘’Mon père et mon mari sont tous décédés, l’année dernière…’’

Cette action de solidarité sociale est saluée comme il se doit par les bénéficiaires qui ne tarissent pas d’éloges sur les donateurs. ‘’Je suis très contente et je remercie l’AMA pour ce don. L’année dernière, nous n’avons pas pu faire le sacrifice, faute de moyens. Mon père et mon mari sont tous décédés, l’année dernière’’, déclare Kadjatou Dia d’un ton fébrile. Elle est venue de Thiaroye représenter sa mère, Aïssata Tall, la première inscrite sur la liste.

Dans le même esprit de joie et de soulagement, Malick Bâ, la soixantaine sonnée, salue l’action de l’ONG : ‘’L’année dernière, c’est une ONG qui œuvre aussi dans le domaine sociale qui m’a offert le mouton que j’avais immolé. Je n’ai pas de moyens pour en acheter. Sans l’aide d’autrui, je ne pourrais faire le sacrifice recommandé par la religion’’, dit le vieil homme, confortablement installé dans un taxi à destination de Ouakam avec son mouton sous la banquette arrière du véhicule jaune et noir.

En effet, les attributaires se débrouillent du mieux qu’ils peuvent pour transporter les bêtes. N’étant pas du genre à obéir, tous les moyens sont bons pour emporter le futur sacrifice. Certains n’hésitent pas à porter le précieux animal sur leurs épaules (le temps d’emprunter un taxi, peut-être). D’autres, préfèrent d’autres solutions. ‘’Je vais cotiser avec une autre amie bénéficiaire pour prendre un taxi, afin d’amoindrir les frais du déplacement’’, confie une habitante de Yeumbel, Kadjatou Kane, vêtue d’un modèle brodé jaune.

 ‘’300 bœufs seront aussi distribués au niveau national’’

La distribution se fait dans un grand espace à côté des pavillons de la Foire, sous un soleil ardent, non loin d’un parking automobile. Les attributaires munis des cartes bénéficiaires se bousculent autour des enclos. Chaque personne appelée est tenue de présenter sa pièce nationale d’identité. Les critères de sélection pour en bénéficier paraissent bien réfléchis. 

‘’Nous avons constitué des équipes pour sillonner les différents quartiers dakarois pour enregistrer des personnes supposées démunies. Il s’agit des orphelins, des veuves, des handicapés…. Certaines personnes ayant fait la demande ont été rajoutées sur la liste’’, renseigne le conseiller technique de l’ONG, El hadj Mouhamad Saïdou Bâ. Le programme englobe aussi une distribution de viande de bœufs. ‘’300 bœufs seront aussi distribués au niveau national’’, informe le responsable. 

MAMADOU DIALLO (Stagiaire)