L’accord de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal continue toujours de susciter la polémique. Lors d’une conférence de presse tenue mardi dernier, le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (Gaipes) a fustigé les contenus de cet accord. Pour le Gaipes, la contrepartie financière de cet accord de pêche au profit du Sénégal et du trésor sénégalais est ‘’humiliante et  insignifiante’’. La délégation de l’Union européenne a voulu remettre les pendules à l'heure.

 

Lors d’une rencontre avec la presse, tenue hier au siège de la délégation, Dominique Dellicour a voulu apporter des précisions sur cette contrepartie financière. D’après la chef de la délégation de l’Union Européenne, contrairement à ce qui est véhiculé un peu partout, le Sénégal a fait une très bonne négociation en terme financier.

 

La contrepartie financière, dit-elle, est composée de deux parties : une contribution de l’Union et d’autre part les redevances payées par les bateaux qui viennent dans les eaux sénégalaises. Au total, rectifie, Mme Dellicour, la contribution financière représente 14 millions d’euros en 5 ans, c’est-à-dire 9,2 milliards de F Cfa. Mieux, poursuit l’ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal, cette contribution financière ‘’est parmi les plus élevées de tous les accords thoniers de l’UE’’.

 

Comparé à l’accord signé entre l’UE et la Mauritanie, le montant du Sénégal est beaucoup plus important. Selon ses dires,  l’accord conclu entre l'UE et  la Mauritanie porte sur  des milliers de tonnes et sur une dizaine d’espèces, alors qu'avec  le Sénégal, il porte sur  14 000 tonnes de thon. ‘’Les autorités sénégalaises ont été extrêmement prudentes pour ne pas autoriser la pêche sur des espèces pour lesquelles il n’y a pas de stock disponible.  Pour des accords comparables, c’est une excellente ressource pour le Sénégal’’, poursuit-elle. 

 

Par ailleurs, le Gaipes, lors de son point de presse, avait menacé de saisir le Parlement européen. Si le Gaipes veut parler au Parlement européen, il est libre de le faire, a répondu Dominique Dellicour.  Car, renchérit-elle, le Parlement ‘’est un ensemble ouvert qui est toujours à l’écoute de ce qui se passe au niveau des relations extérieures de l’Union’’.

 

Mais dit-elle, si cet accord a suscité un grand tollé, c’est parce que ‘’la communication au grand public sur le contenu n’a pas été suffisante bien qu’il y eût des communiqués de presse publiés’’. Pour cela, il y a un effort réel de communication à faire sur le contenu de l’accord pour apaiser les craintes par rapport aux questions sur un secteur comme la pêche, recommande-t-elle.