Publié le 19 Jan 2012 - 17:09
ELLE AVAIT EMPOISONNÉ SON BÉBÉ AVEC DE L'HERBICIDE

Aïssatou Diallo écope de 6 ans de travaux forcés

Les faits remontent au 29 août 2007. Les éléments de la Brigade territoriale de Kolda basée à Mampatin sont avisés de la mort par empoisonnement d’un bébé âgé d’un mois. Une descente effectuée sur les lieux indiqués a permis d’appréhender une nommée Aïssatou Diallo. Interrogée, elle a reconnu sans ambages avoir donné volontairement la mort à son enfant de sexe féminin, Diaraye Diallo, âgée seulement d’un (01) mois en lui faisant ingurgiter de l'herbicide qu’elle avait diluée.

 

 

Elle a précisé qu’elle avait conscience du caractère toxique du produit et a justifié son acte par le fait que depuis sa grossesse, elle avait été mise en quarantaine au sein de sa famille. Les témoignages recueillis, notamment celui du chef du village, ont indiqué qu’Aïssatou ne jouit pas de toutes ses facultés mentales mais n’a jamais été suivie par une structure sanitaire ou psychiatrique.

 

 

A la barre de la Cour, l’inculpée a varié dans ses déclarations, se contredisant par moments. Elle a soutenu ne pas être au courant que ce produit était dangereux et qu’il pouvait donner la mort. Dans sa réquisition, l’avocat général Youssoupha Diallo a révélé que ses variations découlent d’un système de défense qui ne doit pas prospérer et a estimé que le cas de troubles mentaux évoqué par ses frères n’est rien d’autre qu’une manière de venir au secours de leur sœur.

 

 

''Elle a agi en connaissance de cause. Le fait qu’elle ait attendu que toute la maison soit vide pour passer aux actes atteste largement de sa volonté manifeste de donner la mort'', a souligné l’avocat général. Selon lui, ''l’empoisonnent a été traité de manière spéciale; l’auteur ayant fait preuve de sang froid''. Cela s’est poursuivi, a indiqué le représentant du Ministère public, après l’acte car ''Elle a attendu calmement le retour de son frère pour l’informer'', a soutenu Youssoupha Diallo qui a affirmé que ''la volonté de donner la mort est manifeste''.

 

 

Par conséquent, il a requis une peine de quinze (15) ans de travaux forcés. Selon Me Prosper Djiba, aucune autopsie n’a été faite pour déterminer les véritables causes de la mort de l’enfant. ''Nous n’avons que des suppositions en l’espèce'', a souligné la défense. ''En l’absence d’éléments incontestables, on ne peut dire de façon incontestable et a priori supposer que c’est ce produit qui a donné la mort à Diaraye Diallo'', a relevé Me Prosper Djiba qui a ajouté ''qu’au regard des circonstances, il n’est pas établi qu’elle a voulu donner la mort''.

 

 

Toujours, selon Me Djiba, l’accusée ''a eu une réaction qui montre qu’elle ne voulait pas donner la mort à son enfant ; Si elle voulait donner la mort, elle l’aurait fait à la naissance de l’enfant''. Mieux, la défense a soutenu qu’Aïssatou souffrait, en vérité, de troubles mentaux confirmés par tout le monde. Elle fuguait, elle disparaissait sans que personne ne sache pourquoi''. Insistant, par ailleurs, sur la ''vulnérabilité'' de son client, ''une très jeune fille au moment des faits'', ''qui ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales'', qui s’est trouvée un ''homme pour abuser d’elle'', Me Prosper Djiba de déclarer que l’accusée doit mériter la ''pitié'' et la ''compréhension'' de la Cour.

 

 

Et au-delà, ''l’acquitter à titre principal et subsidiairement de lui faire justice en lui appliquant de très larges circonstances atténuantes''. Reconnue coupable par la Cour, elle a été condamnée à six (06) ans de travaux forcés.

 

HUBERT SAGNA (Correspondant à Ziguinchor)

 

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