Le rugby féminin à la recherche de ses adeptes
Depuis le début des vacances scolaires, la Fédération sénégalaise de rugby (FSR) a initié un tournoi de beach rugby pour intéresser le maximum de Sénégalais, notamment les filles, à la pratique de la discipline. Selon la responsable du rugby féminin à la FSR, Anna Michelle Prudence Preira, ce tournoi sera délocalisé dans les autres régions du pays pour mieux vulgariser la balle ovale.
La pratique du rugby se féminise de plus en plus au Sénégal. Cependant, la balle ovale a du chemin à faire pour sa popularité chez la junte féminine, surtout en dehors de la capitale. ‘’Le rugby féminin manque d’athlètes, manque de visibilité. Et bien sûr la centralisation de cette activité au niveau de la région de Dakar, alors qu’il est clair que si l’on arrivait à démocratiser et à vulgariser tout cela dans les régions, il pourrait y avoir beaucoup plus de pratiquantes’’, a regretté la responsable rugby féminin à la Fédération sénégalaise de rugby (FSR), Anna Michelle Prudence Preira, dans un entretien avec ‘’Rugby Afrique’’. Ce déficit a des répercussions sur la sélection nationale féminine, selon Anne Michelle. ‘’Nous n’avons pas assez d’échantillons importants pour faire une véritable sélection et créer une véritable concurrence entre les athlètes afin de mettre sur pied une véritable équipe nationale’’.
Le rugby féminin fait aussi face à un défi d’autonomisation financière et d’organisation. ‘’Il faut savoir que le grand défi, c’est l’organisation aussi bien en interne de la commission que de la fédération, mais aussi de la planification de nos activités et la mise en œuvre d’un programme de développement qui tienne la route et qui soit pragmatique, à la fois réaliste et réalisable’’, a expliqué la responsable du rugby féminin.
Le beach volley, un moyen de vulgarisation
Pour massifier la pratique du rugby chez les filles, l’instance dirigeante de la balle ovale, à travers sa commission chargée du rugby féminin, a initié un certain nombre d’activités dont le beach rugby, qui a démarré fin juillet. Ce tournoi vise à donner plus de visibilité à la discipline. ‘’Il est important qu’on vulgarise la pratique et qu’on décentralise l’activité dans un cadre de compétitions au niveau des stades. Là, on voudrait démocratiser tout cela et rendre plus accessible cette pratique en l’exposant sur les plages. On sait qu’il n’y a pas mal de pratiquants et de populations susceptibles de s’intéresser au rugby. Donc, les objectifs sont nombreux, dont occuper les jeunes pendant les vacances avec des activités saines et sportives’’, a expliqué Anna Michelle.
Il est également prévu de décentraliser la pratique du rugby féminin dans les autres régions. ‘’Les perspectives, ce serait de faire en sorte que cette activité puisse être pratiquée dans le maximum d’endroits au Sénégal, pas seulement à Dakar. C’est de créer, s’il le faut, différentes activités dans le centre, le nord et le sud. Et par la création de poules de championnat en faisant jouer le maximum de personnes, notamment les régions et par la même occasion, avoir un championnat qui soit de qualité. Nous pourrons prétendre à une équipe nationale. Cela nous permettra d’avoir plus de réussite au niveau des compétitions internationales’’.
Le tournoi de beach rugby a tenu ses deux premières journées le 30 juillet et le 13 août derniers à la plage Arène Bi (BCEAO), avec la participation de ‘’plus de 150 personnes’’ (garçons et filles). Dans le cadre de la décentralisation, les fédéraux ont prévu de délocaliser le beach rugby hors de la capitale. Ainsi, la prochaine journée sera tenue le 27 août à Somone. Deux autres journées sont programmées en septembre respectivement à Toubab Dialaw, le 10, et à Nianing, le 24. Cap Skirring va accueillir la dernière journée au mois de décembre prochain.
Pour pérenniser ses activités et atteindre ses objectifs, le rugby féminin mise sur son autonomisation. ‘’Nous voudrions aussi nous autonomisez, augmenter notre capacité d’organisation, notre structuration interne pour permettre au rugby féminin d’être performant et surtout d’avoir un championnat et des activités année après année. Promouvoir le développement du sport féminin, notamment du rugby, c’est faire en sorte qu’il y ait plus de jeunes filles qui puissent s’imaginer un avenir dans ce sport comme les garçons peuvent le faire au niveau du foot et du rugby. C’est, en gros, les perspectives’’, a conclu Anna Michelle Prudence Preira.
LOUIS GEORGES DIATTA