11 thérapies de choc pour un système chic

L’enseignement supérieur et la recherche scientifique font leur mue à travers une thérapie de choc qui s’articule autour de 11 points. Ça va changer avec un financement global de 302 milliards sur 10 ans.
Un nouvel élan dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. Le conseil présidentiel qui s’est tenu mardi au palais de la République, premier du genre dans les annales de la recherche scientifique et de l’enseignement supérieur au Sénégal, a posé des actes forts. 11 décisions majeures en sont sorties. La première consiste à réorienter le système d’enseignement supérieur vers les sciences et la technologie. Ainsi, on entend favoriser l’émergence économique du pays. Parmi les directives afférentes à cette décision, figure l’orientation des formations supérieures vers les sciences de l’ingénierie et les mathématiques (STEMS), les filières courtes, techniques et professionnelles. La seconde décision consiste à mettre les technologies de l’information et de la communication au cœur du développement de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ceci vise à améliorer l’accès à l’enseignement supérieur et l’efficacité du système, selon le président Macky Sall. Entre autres directives liées à cette décision, la mise en place de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) qui sera fonctionnelle dès janvier 2014. Aussi, la création d’espaces numériques ouverts (ENO), l’interconnexion de tous les établissements d’enseignement supérieur publics et privés, le développement de l’enseignement à distance et l’encouragement des enseignants et chercheurs à utiliser les TICS.
L’Université virtuelle du Sénégal, fonctionnelle en janvier 2014
A ce jour, informe le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, plusieurs nouveaux bacheliers se sont inscrits à l’université virtuelle du Sénégal. Ce qui augure à ses yeux du dynamisme de cette entité qui sera opérationnelle dans 6 mois. La troisième décision consiste à l’amélioration et le pilotage du système d’enseignement supérieur et de la recherche. Il s’agira également de réformer la gouvernance des établissements publics d’enseignement supérieur. Ici, figure une directive liée à l’élaboration et à l’adoption de la loi d’orientation de l’enseignement supérieur, de la recherche, de la science et de la technologie. Mais une autre décision assez intéressante est liée à la révision à court terme du régime financier des universités pour assurer le contrôle effectif de l’ordonnateur sur la planification des décisions de paiement de l’agent comptable. La quatrième décision instaure une culture de la paix au sein des établissements publics d’enseignement supérieur. Cela passera par une actualisation des textes sur les franchises universitaires, la mise en place d’une police universitaire dans les établissements d’enseignement supérieur afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens. Également la mise en place des comités de dialogue social et des structures de médiation dans les établissements d’enseignement supérieur. En cinquième position, les autorités sénégalaises ont décidé de favoriser la carrière des enseignants, des chercheurs et du personnel administratif, technique et de service. Il s’agira en gros d’adapter les textes au système LMD, de revisiter les textes régissant la fonction publique et ceux régissant les personnels administratifs, techniques et de service. Sixième décision prise en vue de réformer l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, c’est faire de l’étudiant un acteur de sa formation, favoriser sa réussite et améliorer ses conditions de vie. Ici, il est prévu de renforcer la démocratisation, l’accès des étudiants à l’enseignement supérieur, renforcer les infrastructures d’hébergement des étudiants par différents mécanismes etc. La décision suivante met l’accent sur le renforcement de la carte universitaire pour favoriser l’accès, diversifier l’offre de formation et assurer la qualité de l’enseignement supérieur. Dans ce cadre, il a été annoncé que les établissements en construction seront finalisés d’ici fin 2013, et des structures universitaires seront créées presque partout dans le pays. Un accent particulier a été mis sur l’université du Sine-Saloum qui est surtout à vocation agricole avec un financement de 60 milliards de francs Cfa. C’est la Chine qui finance les travaux avec la participation de l’Etat du Sénégal et déjà, on note une disponibilité de 7 milliards du financement. Aussi, avec un investissement de 140 milliards F Cfa pour la période de 2012-2022, le réseau des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP) fera un important maillage du territoire national. Ces structures offrent une formation professionnelle qualifiante de BAC +3 et le premier ISEP a été construit dans la région de Thiès, renseigne le Dr. Mouhamadou Moustapha Sow, conseiller en communication du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Le Bac arabe créé et valorisé
La huitième décision donne un nouvel élan à la recherche à travers surtout une définition des grandes priorités de la recherche sénégalaise en rapport avec le projet de développement économique et social. Il faut noter dans la foulée une revalorisation du Bac arabe avec une union des institutions de formation en langue arabe. Elles ont été appuyées en ce sens par le président de la République qui a signé un décret qui crée le Bac arabe avec trois filières. Il s’agit d’une filière arabo-islamique qui organisera son baccalauréat cette année. Dans les années à venir, seront mises sur pied une filière arabo-islamique Mathématique, Physique qui sera l’équivalent du S1 et la filière arabo-islamique sciences expérimentales qui sera l’équivalent du Bac technique. La décision suivante consiste à investir dans l’enseignement supérieur et la recherche à la hauteur de la nouvelle ambition.
Une thérapie de choc au coût estimé à 302 milliards de F Cfa
Comme directives à cette décision, le chef de l’Etat a donné injonction pour que l’on porte la contribution de l’Etat à 115 milliards en 2014 ; 120 milliards en 2015 ; 130 milliards en 2016 ; et 141 milliards en 2017 dont le BCI hors amortissement de la dette des universités à 21 milliards en 2014. En plus, 21 milliards 650 millions en 2015, 26 milliards 891 millions 200 mille en 2016 et 23 milliards en 2017. Au total, 302 milliards seront injectés dans la décennie à venir pour mener à bien tous les projets sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. Le chef de l’Etat s’est solennellement engagé à trouver les fonds pour faire du Sénégal un creuset de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans le monde. Il faudra également établir les nouveaux droits d’inscription dans les universités publiques pour la rentrée universitaire 2013-2014. Une ouverture sur l’Afrique et l’internationale réside dans la dixième décision prise. A ce niveau, il est inclus de développer la mobilité des étudiants et des chercheurs en favorisant les parcours comprenant des périodes d’études et d’activités dans d’autres établissements notamment à l’étranger. La dernière décision prise consiste à améliorer la gestion des budgets et ressources propres des universités. Ce qui se fera par la mise en place de procédures et mécanismes modernes et transparentes. A ce niveau, il sera mené un audit approfondi sur le système de gestion et d’information à plusieurs niveaux, confie Macky Sall. Lui qui soutient que l’université et la recherche sont les locomotives du développement économique et social. Pour mener à bien tous ces projets, le chef de l’Etat a appelé à un pacte de stabilité sur 5 ans pour pacifier l’espace scolaire. Une idée partagée par plusieurs syndicats présents dans la salle et le patronat.