Du rêve de Michel Platini au casse-tête du foot européen
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Le Championnat d’Europe des nations masculin de football (« UEFA Euro 2020 ») va se dérouler du 11 juin au 11 juillet 2021 à travers une grande partie du continent. Une fête du foot européen imaginée par son ancien patron Michel Platini mais qui est devenue un casse-tête organisationnel en ces temps de Covid-19.
Michel Platini en rêvait : un immense tournoi de football à travers toute l’Europe. L’ancien président de la confédération européenne de football (UEFA) avait défendu becs et ongles ce projet inédit et controversé : une phase finale de l’Euro masculin organisée non pas par un ou deux pays, comme c’est l’habitude, mais dans une douzaine de villes du Vieux Continent. D’autant qu’à l’époque, seule la Turquie, battue par la France pour l’organisation de l’Euro 2016, semblait prête à s’investir. « Financièrement, ce serait beaucoup plus simple pour tous les pays, assurait notamment l’ancienne star de l’équipe de France, en juin 2012. Construire des stades et refaire les aéroports dans un seul pays, c’est un peu compliqué ».
En janvier 2013, le principe inédit de ce tournoi était validé. « Ce sera une grande fête dans toute l’Europe, la plus grande fête jamais organisée », jurait notamment Gianni Infantino, l’actuel patron du foot mondial (FIFA) et ex-chef de l’administration de l’UEFA.
Mais la fête annoncée s’est muée en casse-tête. La phase finale devait se tenir du 12 juin au 12 juillet 2020, pour les soixante ans de la compétition. Mais la pandémie de Covid-19 est passée par là, forçant à un report d’un an et à un décalage de l’Euro féminin (prévu en Angleterre à l’été 2021) à juillet 2022.
Restrictions et précautions
Surtout, difficile d’harmoniser les restrictions et mesures de prévention entre les 13 sites, répartis dans 12 pays, initialement sélectionnés en septembre 2014. En 2017, Bruxelles était retirée de la liste des villes-hôtes à cause d’un projet avorté de nouveau stade.
En avril 2021, l’Irlande ne pouvant garantir la présence de spectateurs en tribunes, l’Aviva Stadium de Dublin est écarté tandis que les rencontres prévues à Bilbao sont délocalisées à Séville.
De Rome, où aura lieu le match d’ouverture, à Londres, où se tiendra la finale, en passant par Bakou (Azerbaïdjan) ou Saint-Pétersbourg, l’UEFA espère de la ferveur et un peu plus de légèreté, malgré le contexte sanitaire pesant (plus d’un million de personnes sont mortes du Covid en Europe).
Le Danemark vient par exemple d’annoncer que, à l'exception des transports en commun, les masques ne seront plus obligatoires dans le pays à partir du 14 juin. Par ailleurs, 25.000 spectateurs devraient être autorisés au stade de Copenhague, contre 16.000 jusqu’à présent.
L’UEFA se veut optimiste
Le patron, Aleksander Ceferin, qui a succédé à Platini en 2016 [1], s’est voulu optimiste, ces dernières semaines. « Ce sera l'occasion idéale de montrer au monde que l'Europe s'adapte, a estimé le Slovène. L'Europe est vivante et célèbre la vie. L'Europe est de retour ». L’expérience de cet « UEFA Euro 2020 » organisé en 2021 devrait toutefois rester sans lendemain : l’Euro 2024, lui, est d’ores et déjà prévu dans la seule Allemagne.
RFI.FR