Alain Giresse, nommé hier entraîneur de l'équipe nationale du Sénégal, est un technicien qui a réussi à tirer vers le haut les sélections qu'il a eu à diriger.

La Fédération sénégalaise de football (FSF) a-t-elle fait le bon choix en officialisant Alain Giresse comme sélectionneur des Lions du Sénégal ? Est-il compétent pour redorer le blason de la sélection nationale terni par des échecs successifs ? Avec Alain Giresse, ce sont les résultats qui parlent d'eux-mêmes. En 2003, Il rejoint l'équipe de Géorgie mais devant la difficulté de manager un petit pays et sans réelle perspective de qualification à une phase finale d'Euro ou de Mondial, il ne reste qu'une année à ce poste.

Mais en dix-sept ans de carrière d'entraîneur, le technicien français de 60 ans aura accompli des prouesses. Doté d'une grande expérience du haut niveau, l'ancien ''petit'' milieu de terrain de l'équipe de France (1,63m) a laissé ses empreintes dans les pays qu'il a eu à coacher. En Afrique où il est arrivé il y a 12 ans, l'ex-entraîneur du club marocain du FAR de Rabat (2001-2003) a conquis le cœur des passionnés et frappé les esprits des footeux, surtout avec les sélections nationales. Ce n'est pas fortuit si la Libye a tout tenté pour enrôler le vainqueur de la Coupe du trône (avec le FAR) en lui proposant même un salaire mensuel de plus de 16 millions F Cfa.

Le Gabon frôla la qualif au Mondial 2010

Au Gabon, Alain Giresse a fait caresser tous les rêves. Arrivé à la tête d'une sélection classée 125e FIFA en mars 2006, l'ancien coach du Toulouse Football Club (TFC) réalise des prouesses. En quatre d'ans d'exercice, il passe tout près de qualifier les Panthères à la Coupe du monde 2010. Avant de quitter son poste, il ramène le pays à la 40e place du classement FIFA avec des victoires sur le Cameroun, le Ghana, le Maroc, le Togo... et rivalisant avec la Tunisie et la Côte d'Ivoire. Un bel héritage qui a permis au Gabon de réaliser un bon parcours, en atteignant les demi-finales, lors de la dernière Coupe d'Afrique des Nations (CAN) organisée conjointement sur son sol et en Guinée Équatoriale en 2012.

Demi-finaliste avec le Mali

Après le Gabon, Giresse dépose son baluchon au Mali. Là aussi, l'ancien joueur des Girondins de Bordeaux obtient de très bons résultats. Il réussit à redonner une âme collective aux Aigles et termine à la 3e place de la CAN 2012. Mais à la surprise générale, Alain Giresse et le Mali mettent fin à leur collaboration en mai dernier. Une situation qui a inquiété plus d'un. À l'origine, la question du renouvellement de son contrat : ''Je savais que j’étais très contesté au niveau du Comité Exécutif avant la CAN. Si on n'était pas 3e, on allait peut-être me couper la tête'', a révélé le technicien au lendemain de la séparation. Il poursuit : ''Ce sont des concessions au forceps. Je ne suis pas demandeur. C’est la Fédération qui a voulu changer des choses… J’ai été naïf en pensant que j’avais un acquis après la CAN. La Can a pris fin le 12 février. C’est seulement le 7 mai dernier que nous avons engagé les discussions pour le renouvellement du contrat. Après un bilan aussi encourageant à la CAN, pourquoi se focaliser sur des modifications de certaines clauses ? Par rapport au staff médical, on me demande de changer le médecin et le kiné. Pensez-vous que cela est une concession ? Concernant les frais de téléphone (500 000 F Cfa par mois), je n’ai réussi le premier paiement que 18 mois après la signature du contrat.'' Avec le Sénégal, l'ex-coach du Paris Saint-Germain espère laisser de plus belles marques comme l'a fait son compatriote Bruno Metsu.

ADAMA COLY

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